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Afrique : 67% des chefs d’entreprise africains rencontrent des difficultés pour recruter une main d’œuvre qualifiée (rapport)

L’un des défis qui ne sont parfois pas inclus dans la plupart des politiques sectorielles de différents dirigeants politiques du continent, c’est l’adéquation formation-emploi de futurs générations.
Ainsi, à en croire le think tank français Choiseul, dans son rapport intitulé « Enquête Afrique 2050 : l’Afrique de demain vue par celles et ceux la feront », il ressort que 67% des chefs d’entreprise africains rencontrent des difficultés pour recruter une main d’œuvre qualifiée.
D’après ce cabinet indépendant français, cette situation serait due à l’inadéquation perçue entre les formations existantes et les attentes et besoins des entreprises.
À cet effet, seuls 34% de ceux qui ont répondu à l’enquête se déclarent satisfaits de la formation actuellement dispensée dans leur pays.
À contrario, 66% ont estimé que cette formation n’est pas en adéquation avec les besoins de l’économie.
Plusieurs dirigeants ayant répondu à l’enquête ont également fait mention de politiques internes à leur structure pour pallier cette situation comme la formation continue et les politiques de rétention de talents, 88% d’entre eux considèrent l’inclusion et la diversification des profils comme des leviers de compétitivité et d’innovation.
Le rapport révèle d’autre part que les dirigeants africains interrogés sont très majoritairement optimistes quant au développement socio-économique du continent durant les décennies à venir. 81% d’entre eux sont ainsi convaincus que la situation socio-économique de leur pays à horizon 2050 sera « favorable », voire « très favorable ».
Pour y arriver, les répondants mentionnent certains secteurs comme des locomotives de la croissance, au premier rang desquels figurent l’agrobusiness (63 %) et l’énergie (60 %), suivies du numérique (36 %), de l’industrie manufacturière (32 %), des infrastructures urbaines (25%) et des ressources naturelles (24%).
Néanmoins, d’autres défis de nature à entraver le processus semblent persister. À titre illustratif, mentionne le rapport, les risques politiques et l’insécurité sont perçus comme étant les deux menaces majeures auxquelles est confrontée l’Afrique, pour respectivement 74 % et 50 % des dirigeants interrogés.
En dehors de ces obstacles sociaux et politiques, renchérit le rapport issu de l’enquête, le principal facteur qui impacte négativement les perspectives de développement et de croissance des économies africaines réside dans le manque d’investissement dans les infrastructures.
Seuls 18 % des dirigeants interrogés considèrent que les infrastructures, dans leurs secteurs d’activité respectifs, sont suffisantes pour accompagner le développement économique du continent, 82 % étant d’un avis contraire.
Il sied d’indiquer lors d’un meeting axé sur « investir dans le capital humain pour booster l’emploi », tenu par les experts de la Banque mondiale, les intervenants ont indiqué d’ici à 2040, l’Afrique devra générer 2 millions d’emplois chaque mois pour absorber la croissance démographique.
Pour les experts de l’institution, l’enjeu est de développer non seulement la quantité, mais aussi la qualité des emplois : dans les pays en développement, sept personnes sur dix occupent des emplois précaires et peu rémunérateurs.
Flory Musiswa/Stagiaire