Afrique : 7 sociétés militaires privées russes ont mené 34 opérations dans 15 pays africains

La guerre d’influence entre la Russie et l’Occident en Afrique tourne de plus en plus en faveur de Moscou qui mise sur un « soft power centré sur la protection des autorités en place », et tourné vers « la militarisation accrue du climat social ».

Selon un nouveau rapport publié le 13 février 2024 par le service de recherche du parlement européen (European parliamentary redearch service/EPRS), au moins 7 sociétés militaires privées (SMP) russes ont mené 34 opérations dans 15 pays africains dont la Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Libye, Tchad, Centrafrique, Burundi, Angola, Afrique du Sud, ESwatini, Mozambique, Erithre, Kénya, Soudan (+2) depuis 2015

Intitulé « Russia in Africa : An atlas », le rapport précise que ces opérations impliquent non seulement une présence militaire durable et active dans plusieurs pays africains, mais aussi des campagnes d’influence politique et de manipulation de l’information ainsi que des relations économiques opaques liées aux industries extractives.

Parmi les sociétés privées russes qui ont mené des actions de grandes envergures sur le continent, figure en première position le groupe Wagner et ses filiales, dont Sewa Sewa sécurity.

Toutefois, fait remarquer le rapport, le groupe semble perdre sa position mais également sa ramification depuis la disparition de son Chef, Evgueni prigojine, dans un crash d’avion en août 2023.

À ce jour, Moscou a ensuite entrepris le renouvellement de son dispositif africain sous le label Africa Corps, une nouvelle structure armée qui a repris les opérations africaines du groupe Wagner.

Par ailleurs, le rapport révèle que la Russie a signé des accords de coopération militaire avec 43 pays africains depuis 2015

Ces accords, souligne la source, comportent différents niveaux d’engagement, allant des accords généraux et cérémoniels à une coopération militaire plus spécifique et substantielle dans des domaines tels que la formation du personnel militaire, la fourniture d’armes, le soutien à la lutte contre le terrorisme et l’accès aux ports militaires ou civils et aux bases aériennes.

Grâce à ces accords, la Russie a compté pour 40 % des importations d’armes en Afrique entre 2018 et 2022.

Plusieurs facteurs expliquent l’engouement des pays africains pour les armes russes. Il s’agit notamment du caractère abordable de ces armes et de l’absence de conditions liées à des valeurs comme le respect des droits de l’homme.

Abondant dans le même sens, une étude publiée en 2023 par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique montre que la Russie tente de saper la démocratie dans plus de deux douzaines de pays africains. Les principaux outils utilisés sont l’ingérence politique, les revendications extraconstitutionnelles de pouvoir et la désinformation. Dans certains cas, ces outils fonctionnent.

Flory Musiswa/Stagiaire