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Afrique : la BAD porte son capital à 318 milliards USD
Pour amplifier sa puissance financière, le Conseil des Gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) -dont la France et 14 autres pays européens sont membres- a approuvé l’augmentation de 117 milliards de dollars américains du capital de la Banque qui passe à 318 milliards de dollars. La deuxième opération du genre en cinq ans, puisque la dernière date d’octobre 2019 et portait le capital de la Banque à 201 milliards de dollars.
Selon le Président de la BAD, Akinwumi Adesina, le nouveau capital dont dispose la BAD permettra de prendre plus de risques. En d’autres termes, l’appétit du risque va augmenter.
La BAD plaide -entre autres- pour une plus grande implication du secteur privé dans le développement régional.
Parmi les mesures devant accroître la performance de cette institution financière, le Président de la BAD, Akinwumi Adesina pense que les sociétés qui opèrent en Afrique doivent payer leurs impôts en Afrique.
A l’issue des Assemblées annuelles 2024 de la BAD à Nairobi (Kenya), le Président de la BAD s’est déclaré hostile aux exonérations désordonnées.
Pour lui, l’Afrique doit cesser d’être très généreux. Akinwumi Adesina pense que le paiement d’impôts pour toute entreprise évoluant au continent fera avancer les choses.
« Aujourd’hui, nous sommes trop généreux en Afrique, lorsque nous accordons des exonérations d’impôt aux entreprises. Aux Etats-Unis, au Canada ou ailleurs, ce type de situation n’existe pas. Il ne faut pas octroyer de telles exonérations. J’estime que toute entreprise qui travaille en Afrique et qui puise des ressources africaines doit payer l’impôt en Afrique. », s’est-il exprimé.
En pleine célébration de ses 60 ans, l’institution créée le 10 septembre 1964 à Khartoum, vient également de lancer sa nouvelle stratégie décennale 2024-2033 qui vient renforcer les « High 5 » lancés en 2015 et qui se décline autour de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
La nouvelle feuille de route ne déroge pas à sa tradition d’appuyer les actions des Etats.
La BAD qui se dit « consciente du rôle essentiel du secteur privé dans la transformation de l’Afrique », entend « renforcer sa collaboration avec le secteur privé » africain et international au cours des dix prochaines années. Ainsi, elle prévoit à cet effet de tripler ses opérations financières non souveraines à 7,5 milliards de dollars par an. De manière concrète, cela devrait se traduire par une hausse de ses investissements dans les grandes, moyennes, petites et micros entreprises, ainsi que dans les chaînes de valeur.
Olivier KAFORO