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Afrique : le continent pourrait franchir +1,5°C d’ici 2050

Le réchauffement climatique devrait franchir le seuil de +1,5°C d’ici 2050 en Afrique, un objectif pourtant central de l’Accord de Paris.
Selon un rapport du Centre international pour l’agriculture et les sciences biologiques (CABI), cette hausse rapide des températures, plus intense que dans le reste du monde, menace directement l’agriculture et la sécurité alimentaire du continent.
Le rapport révèle que l’Afrique se réchauffe de plus de 0,5°C par décennie depuis 30 ans.
Les régions comme l’Afrique du Nord, l’Afrique australe et l’Afrique de l’Ouest devraient connaître une hausse de température entre 1,4°C et 2,5°C d’ici 2050, avec des effets particulièrement sévères dans les zones semi-arides et sèches. Ce réchauffement mettra les systèmes agricoles à rude épreuve, en particulier dans les régions vulnérables.
L’impact sur l’agriculture et la production alimentaire
L’agriculture, moteur économique majeur pour de nombreux pays africains, subira de plein fouet les effets de cette montée des températures.
Les rendements agricoles, déjà fragiles, devraient chuter de manière importante.
Par exemple, en Afrique de l’Ouest, le rendement du maïs pourrait diminuer de 2 à 57 %, et celui du sorgho de 8 à 48 %. Ces baisses de production auront des répercussions sur la sécurité alimentaire et risquent d’aggraver l’insécurité alimentaire déjà présente dans certaines régions du continent.
Conséquences économiques et sociales
Les effets du réchauffement ne s’arrêteront pas à l’agriculture. Ils auront également un impact majeur sur les économies africaines, dont une grande partie dépend du secteur primaire. La baisse de la production agricole entraînera une diminution de l’offre alimentaire, augmentant ainsi les prix des denrées alimentaires et aggravant les inégalités économiques. Les pays les plus vulnérables devront consacrer des ressources considérables pour atténuer les effets du changement climatique, une tâche difficile sans soutien financier international.
L’urgence de l’adaptation et de la coopération internationale
Face à ce défi climatique, il est crucial pour les pays africains de renforcer leurs capacités d’adaptation, notamment en améliorant les pratiques agricoles durables et en investissant dans des solutions telles que l’irrigation et la gestion des ressources en eau. Cependant, le soutien international sera indispensable pour aider l’Afrique à s’adapter aux changements climatiques et à réduire les vulnérabilités croissantes de ses populations agricoles.
L’Afrique, malgré sa faible contribution aux émissions mondiales, devra faire face aux conséquences du réchauffement climatique.
Seule une coopération mondiale ambitieuse permettra de soutenir les efforts du continent pour limiter les dommages économiques et garantir un futur plus sûr pour ses habitants.
Flory Musiswa