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Akinwumi Adesina : « l’Afrique a besoin de politiques welfaristes et d’un développement centré sur l’humain »

Pour lutter contre la pauvreté sur le continent, le Président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, a appelé les dirigeants du Nigéria et de l’Afrique à miser sur des politiques welfaristes et un développement centré sur l’humain.
« Compte tenu des niveaux élevés de pauvreté en Afrique, et au Nigeria, nous avons besoin de politiques welfaristes qui augmentent de manière exponentielle les opportunités pour tous, réduisent les inégalités, améliorent la qualité de vie des gens », a déclaré M. Adesina lors de la conférence annuelle de la Fondation Awolowo placée sous le thème : « Bâtir un Nigeria nouveau : politiques welfaristes et développement centré sur l’humain » à Lagos.
Aussi, le locataire de la Banque Africaine de Développement a indiqué que les gouvernements ne devraient pas transférer leurs responsabilités aux citoyens.
Par ailleurs, au cours de sa conférence, M. Adesina a identifié cinq domaines critiques sur lesquels les dirigeants nigérians et africains doivent se concentrer pour transformer leurs économies et les conditions de vie de leurs populations : la transformation de l’économie rurale et la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire pour tous, l’éducation pour tous, le logement abordable pour tous, la responsabilité gouvernementale et la décentralisation fiscale pour un véritable fédéralisme.
Transformer les économies rurales, assurer la sécurité alimentaire pour tous !
M. Adesina a déclaré qu’une meilleure Afrique doit commencer par la transformation des économies rurales, parce qu’ « environ 70 % de la population y vit ».
« La pauvreté rurale est extrêmement élevée. Au cœur de la transformation des économies rurales se trouve l’agriculture, qui constitue la principale source de revenus. », a-t-il souligné.
Sur cet aspect, a-t-il déclaré, la Banque Africaine de Développement a investi plus de 8,5 milliards de dollars dans l’agriculture au cours des sept dernières années, ce qui a eu un impact sur 250 millions de personnes.
Des soins de santé pour tous !
Pour Akinwumi Adesina, « les Gouvernements intelligents fournissent à leurs citoyens une couverture sanitaire universelle de base. »
Pour lui, les maladies et les pathologies coûtent à l’Afrique 2.600 milliards de dollars en perte de productivité.
L’éducation pour tous !
M. Adesina souhaite que le Nigeria et l’Afrique offrent une éducation à tous.
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Nigeria compte 15 % de la population totale d’enfants non scolarisés, dont plus de 10,2 millions au niveau de l’école primaire et 8,1 millions au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire.
Le logement pour tous !
M. Adesina a déclaré aux invités que des politiques welfaristes étaient nécessaires de toute urgence pour garantir à tous les africains et nigérians l’accès à un logement de base à un prix abordable. Il a indiqué que selon les données de l’ONU/Habitat, 49 % de la population du Nigeria, soit l’équivalent de 102 millions de personnes vivent dans des bidonvilles.
Responsabilité du Gouvernement et décentralisation fiscale pour un véritable fédéralisme !
Le président du Groupe de la Banque a déclaré : « Des forums de responsabilisation des citoyens sont nécessaires pour qu’ils aient leur mot à dire sur la manière dont les ressources de leur pays sont utilisées et sur les performances de leur gouvernement. »
Afin d’améliorer la transparence et la responsabilité des Gouvernements vis-à-vis des populations, la Banque Africaine de Développement, a fait savoir Akinwumi Adesina, est en train de mettre au point un indice de prestation de services publics, qui évaluera les Gouvernements en fonction de la qualité des services fournis aux citoyens.
Suivant un rapport de l’institution intitulé « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » publié récemment, il ressort que le Nigeria connaît actuellement une croissance lente.
Ainsi, la croissance devrait s’accélérer dans la région Afrique de l’Ouest, le taux moyen estimé passant de 3,2 % en 2023 à 4 % en 2024 et 4,4 % en 2025.
À l’exception du Nigéria et du Ghana, tous les pays d’Afrique de l’Ouest devraient connaître une croissance d’au moins 4 % en 2024.
Cependant, la performance du Nigéria, qui est la première puissance économique du continent et de l’Afrique de l’Ouest, devrait rester mitigée : la croissance n’augmenterait, selon les estimations, que de 0,4 point de pourcentage en 2024 pour atteindre 2,9 %, avant de s’améliorer à 3,7 % en 2025.
Flory Musiswa/Stagiaire