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Albert Yuma : « le système fiscal appliqué en RDC demeure dissuasif et non attractif »
Condamné à vivre ensemble, le mariage entre le pouvoir public et le secteur privé en République Démocratique du Congo (RDC) est loin d’être heureux.
D’après le Président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma, le système fiscal de la RDC ne joue pas en faveur du pays moins encore à l’amélioration du climat des affaires.
Albert Yuma l’a fait savoir, le jeudi 16 février 2023, lors de la cérémonie d’échange des vœux en présence du Chef l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.
La présence de Félix Tshisekedi au cours de cet échange était une occasion à ne pas manquer pour le patronat congolais qui a dressé un tableau sombre des difficultés auxquelles les opérateurs économiques font face dans l’exercice de leurs activités.
Au nombre des difficultés, Albert Yuma énumère notamment une fiscalité qu’il qualifie de « punitive », l’inflation de la réglementation, la bureaucratie de l’administration publique, etc.
Le Président de la FEC Albert Yuma, a également indiqué les tracasseries administratives, notamment fiscales et douanières et l’insécurité juridique et judiciaire continuent de jouer contre la République Démocratique du Congo (RDC).
A en croire l’ancien Président du Conseil d’administration de la Gécamines, l’un des éléments les plus significatifs qui influe négativement sur le climat des affaires est évidemment la problématique fiscale.
« Notre système de prélèvement fait à juste titre l’unanimité contre lui de la part des entreprises quant au niveau jugé asphyxiant des taux des impôts en tous genres, qui frappent toujours les mêmes. C’est un système complexe de prélèvements, hélas avec un rendement faible de mobilisation des recettes de l’Etat. », a indiqué le Président du patronat congolais.
S’agissant de l’effectivité des perceptions, Albert Yuma renseigne que selon les données en sa possession, les impôts, droits et taxes à payer à l’initiative de divers services étatiques tant au niveau national que des provinces représentent plus ou moins 54 % du chiffre d’affaires des entreprises.
Les entreprises du secteur formel regroupées au sein de la FEC ne cessent de déplorer un système confiscatoire avec un taux effectif minimum d’imposition estimé à plus de 35% en régime intérieur et voir plus de 60% lors des opérations d’importation. Les recettes mobilisées à l’intérieur du pays auprès des entreprises ont représenté, ces 10 dernières années, en moyenne 75% du budget de l’Etat.
A titre exemplatif, les cimentiers supportent 55 impôts et taxes ; ce nombre s’élève à 77 pour les industries brassicoles et, pour les cosmétiques et les emballages en plastique les charges fiscales pèsent jusqu’à 68% de leurs chiffres d’affaires.
Les attentes de la FEC portent également sur la légalité des perceptions, la fixation du niveau des taux d’imposition, et enfin des règles de procédure relative au contrôle, au recouvrement et au recours.
La FEC reconnaît pour autant les efforts du Gouvernement et salue la volonté du Chef de l’État d’améliorer le climat des affaires.
Toutefois, le Syndicat patronal demande plus de concertation en amont avant la mise en œuvre des décisions qui peuvent être préjudiciables au secteur privé.
Nadine FULA