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Christian Katende : « le numérique réduit les barrières dans la bancarisation des citoyens »

Le rôle du numérique dans le développement du système financier des économies modernes a été débattu à Kinshasa, le lundi 20 juin 2022, au cours des travaux de la 5ème Conférence annuelle du Réseau international des Agences Francophones de Promotion des Investissements (RIAFPI).
Intervenant dans un panel consacré à cette thématique, le Président du Collège de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC), Christian Katende, a indiqué que « le numérique réduit les barrières dans la bancarisation des citoyens. Il faisait ainsi allusion à l’inclusion financière.
« Le numérique permet de gagner en temps dans les transactions tout aussi qu’il réduit le problème de distances entre acteurs (populations, pouvoirs publics et entreprises) », a-t-il souligné.
Dans son speech, le Président du Collège de l’ARPTC est aussi revenu sur les stratégies en vue d’améliorer la révolution du numérique dans l’espace francophone afin de soutenir l’éclosion d’autres secteurs en l’occurrence le système financier.
Pour Christian Katende, trois solutions s’imposent notamment :
1° Accroître le taux de desserte des réseaux mobiles.
A ce niveau, le Président du Collège de l’ARPTC a indiqué que la forte pénétration de la téléphonie mobile dans de nombreux pays en développement a permis l’éclosion de la première génération de services financiers dématérialisés, avec l’essor des systèmes de paiement par mobile.
2° Développer des stratégies pour encourager les paiements par voie électronique.
3° Développer des systèmes numériques sûrs et fiables avec le renforcement des capacités dans la cyber-sécurité ou la protection des données à caractère personnel.
En République Démocratique du Congo (RDC), les services étatiques ont enregistré, à ce jour, 46 645 908 abonnés de la téléphonie mobile dont 23 600 845 utilisateurs Internet. Tandis que 9 929 473 individus parmi eux sont des abonnés Mobile Money.
D’après « Mesuring Financial Inclusion », the global finex database, édition 2017, au moins 1,7 milliard d’adultes dans le monde n’ont actuellement pas accès aux services financiers de base. Ces personnes voient leur capacité à échanger, épargner, créer une entreprise fortement réduite.
L’accès aux services financiers de base est donc un enjeu crucial pour la lutte contre la pauvreté.
Par « accès à des services financiers de base », on entend l’accès à un compte courant de base, au crédit, à une assurance et à un produit d’épargne.
L’inclusion financière représente de ce fait un enjeu économique et social majeur, non seulement dans les pays en développement mais aussi dans les pays développés, qui n’échappent pas à l’exclusion financière d’une partie de leur population (6% d’Européens, selon les spécialistes).
L’inclusion financière reste, pour de nombreux experts, est un enjeu mondial pour le développement au regard des données disponibles qui permettent de mesurer le défi que représente l’inclusion financière dans le monde :
• près de 75 % des adultes gagnant moins de deux dollars par jour n’ont pas de compte en banque;
• un peu moins de la moitié de la population vivant dans les pays en développement n’ont pas de compte en banque, contre 10 % dans les pays riches et développés ;
• parmi les personnes ayant un compte, seul 43 % l’utilisent pour épargner ;
• les femmes sont particulièrement désavantagées, puisque dans les pays en développement, seulement 58 % contre 67 % d’hommes disposent d’un compte bancaire.
Ouvertes le lundi 20 juin 2022, les assises de la 5ème Conférence annuelle du Réseau International des Agences Francophones des Investissements (RIAFPI) se clôturent ce mercredi 22 juin 2022 au Pullman Grand Hôtel de Kinshasa.
Patrick BOMBOKA