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Kabasubabo : « l’auto-anéantissement LAMUKA–CACH prépare la victoire du FCC »

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Hubert kabasub

Le schisme de l’opposition politique et l’émiettement de ses votes nourrissent la victoire de d’Emanuel Ramazani Shadary à la présidentielle 2018. C’est le constat fait par le libre-penseur et écrivain Hubert Kabasubabo Katulondi.

« Sur tous ces plans, on observe de graves lacunes d’une opposition dont les principaux candidats, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, sont dans un schisme irréversible d’auto-anéantissement amplifié par la guerre des factions LAMUKA versus CACH. Les autres candidats présidents idéalistes-messianiques, incapables d’effecteur une campagne crédible (mais réclamant des élections crédibles), vont aussi amplifier l’émiettement de l’électorat de l’opposition », indique – t – il dans une tribune rendue publique ce mardi 18 décembre 2018.

Si l’égotisme, les stratagèmes du triomphe personnel, les schémas de certains capitalistes véreux, pour manipuler les élections en RDC (… le stratagème russe aux USA) se sont révélées inféconds, Kabasubabo Katulondi pense qu’il convient de se libérer du fanatisme pour cerner les fissures objectives de l’opposition et leurs conséquences gravissimes dont les leaders de ce segment de notre arène politique semblent être inconscients. Ci-dessous, la Tribune :

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La campagne électorale emprunte son ultime virage vers la ligne d’arrivée du 23 Décembre 2018. Dans la métaphore d’une course, plausiblement on asserterait que sur terrain Shadary est dans un sprint devançant sur les autres challengeurs. L’opposition qui demandait les élections à cor et à cri depuis 2014, quatre ans après des marches, des morts, des propriétés publiques et privées détruites, offre un spectacle très éloigné de la campagne à l’américaine promise. Dans l’ensemble de 21 candidats présidentiels, seuls Shadary, Tshisekedi et Fayulu battent campagne.

On observe qu’en plus des percées de la précampagne (séchée par les candidats de l’opposition qui étaient, eux, à la cabale de Genève), Shadary a déjà parcouru presque toutes les provinces. Entretemps, les candidats de l’opposition effectuent la compétition à couteaux tirés les uns contre les autres.Ceux qui soufflaient du sulfure sur la Machine à Voter, s’étant rendu compte de leur maladresse qui va leur faire perdre des votes, ont changé de discours. Trop tard.

Par ailleurs, certains candidats présidents venus de la Diaspora, au verbe strident, qui nous faisaient croire qu’ils avaient des soutiens financiers colossaux pour battre des campagnes grandioses, avec jets privés et hélicoptères,paradent sur internet. Insolite !

A quelques jours des élections, 19 candidats sur 21 ont été incapables même de parcourir la totalité de 24 communes de Kinshasa en caravane électorale. Mais, ils seront aussi les plus virulents à crier à la fraude, alors qu’ils n’ont pas battu campagne à la hauteur des enjeux et surtout de la dignité de la fonction convoitée. Comment va-t-on prendre au sérieux le rejet des résultats des élections par des candidats qui non seulement n’ont pas battu une campagne crédible même dans une seule commune, mais aussi n’avaient ni organisation viable, ni témoins même dans deux provinces ? C’est maintenant que nous devons y réfléchir.

Ainsi que je l’ai souligné à plusieurs reprises, comme société nous devons cogiter en profondeur sur notre électoralisme et surtout sur les candidats à la magistrature suprême. Dans cette optique, je propose de réfléchir ici sur le lien causal indéniable entre les modalités du déroulement de la campagne électorale, le sens de leadership des candidats dans cette compétition, la cohésion des groupes compétiteurs, et l’aboutissement de la compétition. Nous devons d’ores et déjà repérer les éléments du tableau final qui se profile à l’horizon. Il est donc judicieux d’éviter d’être induits en erreur, ou manipulés, par ceux qui vont vouloir justifier leurs échecs auto-infligés – découlant de leurs propres turpitudes.

Au regard du déroulement de la campagne électorale en RDC pour les élections présidentielles, à la lumière des logiques politiques Congolaises et de la structuration du champ politique, et considérant le déroulement de la campagne électorale, il est probable que Shadary remporte les élections pour six raisons fondamentales. Celles-ci sont catégorisables en raisons intrinsèques à sa coalition dans le management de la campagne électorale et aux externalités inhérentes à l’impréparation (voire le déficit de professionnalisme) et aux contradictions profondes des opposants. A cet égard, force est de souligner qu’il est souvent très facile de succomber à la séduction de l’argument de la fraude par le candidat de la majorité sur base du pseudo-postulat de la diablerie incurable de ladite majorité. Ici je propose que l’on raisonne rigoureusement sur base des occurrences factuelles, des réalités tangibles conceptualisées, et non des préjugés.

1. E. SHADARY DANS UNE CAMPAGNE TENTACULAIRE, SYNCHRONISEE ET EN PROFONDEUR
Lorsque l’on observe le déroulement de la campagne électorale de Shadary, dans la trajectoire, le choix des villes, le déploiement des matériels, le mode opératoire, on se rend compte que sa campagne est assortie d’une certaine maestria politique. Comme première raison de sa probable victoire, en plus d’un programme ingénieux axé sur un cadre logique national et international, avec un SWOT réaliste et des projections stratégiques innovantes, les matériels électoraux sont déployés avec logique thématique. Ils sont positionnés intelligemment dans une séquence attirant le regard des électeurs et avec dissémination dans les provinces.

En revanche, à Kinshasa et dans certaines villes, on s’aperçoit que non seulement les matériels de campagne des candidats présidents de l’opposition sont inexistants, mais même leurs posters sont soit invisibles, soit placés en désordre, dénotant d’un certain amateurisme.

Deuxième raison, le déroulement de la campagne de Shadary s’effectue selon une trajectoire en cascades permettant aux leaders locaux de s’approprier la campagne en tissant des relations solides avec les électeurs au niveau communautaire. Cela indique une certaine perspicacité dans le management opérationnel de la campagne créant une relation directe entre Shadary et ses électeurs.

La troisième raison se présente en trame de deux causalités. Primo, et plus remarquable, la campagne de Shadary se déroule par interactions en profondeur avec des personnalités à haute rentabilité électorale. Il s’agit notamment des chefs coutumiers, pasteurs, professeurs, syndicalistes, présidents des associations. Ceux-ci influencent de milliers d’électeurs. Secundo, sur ce même registre, l’autre avantage de la campagne de Shadary, constituant un paramètre déterminant, c’est la cohésion du FCC et la dissémination de ses réseaux sociopolitiques dans tous les territoires de la RDC.

Cet avantage a permis à Shadary d’avoir des animateurs qui battent campagne en synchronisation, en permanence et en communion, sur les 145 territoires. Il y a ici une approche de l’étendue, de la profondeur et de la durée qui va maintenir le candidat dans les esprits des électeurs jusqu’aux jours du vote, au lieu des prestations populistes dénuées d’ancrage dans les coins les plus reculés du pays. Un avantage inégalé. Il permet à Shadary d’avoir aussi des témoins dans tous les bureaux de vote.

La quatrième raison est la prestation médiatique très dense avec plusieurs communicateurs à Kinshasa et dans les provinces. Ceux-ci commentent et expliquent les percées de la campagne d’une même voix, en facilitant la meilleure injection de Shadary dans la psyché des électeurs. Tous ces aspects sont donc susceptibles non seulement d’amener les électeurs à être convaincus du sérieux, du professionnalisme du candidat, mais surtout à être mobilisés pour influencer les autres à voter en faveur de Shadary comme leader d’un autre modus operandi, au-delà des stéréotypes.

2. LES CANDIDATS OPPOSITIONNELS ENTRE LA POPULARITE ET LA NEUTRALISATION MUTUELLE
Il est indéniable que les candidats Félix Tshisekedi et Martin Fayulu, les seuls candidats oppositionnels qui battent campagne, sont populaires et attirent des foules impressionnantes. Mais, on le sait, en Afrique, les foules ne sont pas nécessairement constituées d’électeurs loyaux aux animateurs de ces meetings. Les masses ne se convertissent pas automatiquement en nombre de votes.Considérons plutôt les faits substantiellement. On observe que malgré cette effervescence, en réalité l’opposition avait déjà scellé son triste sort par l’égotisme-nombriliste de ses leaders. Ils ont commis la grave ineptie de ne pas organiser une méga-coalition en amont et de se choisir un candidat unique avant l’enregistrement des candidatures par la CENI.

Ainsi donc, l’adoption de deux candidats uniques de deux franges oppositionnelles antagoniques, après enregistrement des candidatures par la CENI, fait qu’en réalité l’opposition a toujours plusieurs candidats sur la fiche du scrutin présidentiel. La grave conséquence est que de milliers d’électeurs vont voter même les candidats présidents de l’opposition qui ont désisté avant ou pendant la campagne. Il y a ici un gravissime déficit de génie politique de l’opposition.

Mais, au regard de l’intelligibilité d’un très probable dénouement en faveur de Shadary, la cinquième raison liée à l’opposition est son perceptible et déplorable impréparation. Depuis 2014, où les opposants, même du vivant de Dr. Etienne Tshisekedi, réclamaient les élections l’histoire indique qu’ils faisaient tout sauf se préparer à l’organisation d’une campagne professionnelle, crédible, digne de la fonction présidentielle. Sur ce registre, alors que la Majorité Présidentielle peaufinait les stratagèmes politiques de fédération du plus grand nombre de politiciens dans une méga-coalition afin de créer des supers-multiples réseaux pouvant couvrir les 145 territoires, les opposants, eux, étaient dans les stratagèmes d’élimination mutuelle.

Alors que l’on s’approchait de la précampagne, et que Shadary effectuait des tournées à l’Equateur et dans le Bandundu, les leaders de l’opposition passaient d’une ville africaine à une ville européenne dans des pourparlers contre les élections. Et pendant la précampagne, les leaders de l’opposition ont préféré se rendre à Genève, alors que Shadary s’immergeait dans le Grand Kasaï. Ces faits-là, en eux mêmes, démontraient déjà le déficit de sérieux et de professionnalisme dans la préparation d’une campagne électorale présidentielle dans le monde contemporain où ce type d’activité se prépare même douze mois en avance.

Les conséquences sont aujourd’hui visibles : dissensions internes, déficit des matériels de campagne, carence en visibilité même à Kinshasa, hiatus médiatique et surtout absence de synchronisation des activités de campagnes des leaders de l’opposition.

La sixième raison, et c’est certainement la plus saillante qui militera en faveur d’une probable victoire de Shadary sur les candidats de l’opposition, est la fragmentation combinée à la guerre électorale des candidats F. Tshisekedi et M.Fayulu. Il s’agit ici d’une déplorable propension de l’opposition Congolaise à l’auto-impuissancisation, pour reprendre le néologisme fort éloquent du Philosophe et Théologien Congolais Ka-Mana. S’il est vrai que les politiciens Congolais souffrent d’égotisme même dans la majorité, c’est dans l’opposition que cette pathologie semble s’amplifier de la manière la plus sidérante comme on s’en aperçoit dans cette campagne électorale.

De la cabale de Genève à l’Accord de Nairobi entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe (un accord dont les termes indiquent clairement que Kamerhe y a imposé sa volonté), l’opposition s’est administré une dose sans antidote de toxine d’auto-neutralisation électorale. La campagne le démontre aujourd’hui : la guerre entre LAMUKA et CACH, à Beni, Bunia, Lubumbashi, indique clairement que les deux camps sont dans une logique irréversible de liquidation mutuelle.

Il est même plausible d’asserter que les maîtres à penser de Genève, convaincus qu’eux seuls méritent d’être les candidats présidents pour l’opposition (raison pour laquelle ils ont dicté à Fayulu ne n’être éventuellement président que pour deux ans !), ont convenu de faire échouer les candidats oppositionnels en lice. Pire, les attaques médiatiques de Pierre Lumbi contre Félix Tshisekedi, dans lesquelles chacun clame la capacité de nuisance de son camp contre l’autre, indique une fissure très profonde.

3.CONCLUSION :
LE SCHISME DE L’OPPOSITION ET L’EMIETTEMENT DE SES VOTES NOURRISSENT LA VICTOIRE DE SHADARY

En Afrique, et particulièrement en RDC, la psychologie et la sociologie électorale imposent la modalité de vote tribalo-clientéliste. Dans ce contexte, les facteurs déterminants sont les réseaux multiples et tentaculaires disséminés sur le territoire national, le travail en profondeur avec des personnes à haute rentabilité électorale pouvant influencer les électeurs surtout dans les milieux ruraux, et aussi la cohésion de la plateforme soutenant un candidat. Sur tous ces plans, on observe de graves lacunes d’une opposition dont les principaux candidats, F.Tshisekedi et M.Fayulu, sont dans un schisme irréversible d’auto-anéantissement amplifié par la guerre des factions LAMUKA versus CACH.

Les autres candidats présidents idéalistes-messianiques, incapables d’effecteur une campagne crédible (mais réclamant des élections crédibles), vont aussi amplifier l’émiettement de l’électorat de l’opposition. Il convient donc de se libérer du fanatisme pour cerner les fissures objectives de l’opposition et leurs conséquences gravissimes dont les leaders de ce segment de notre arène politique semblent être inconscients.

Il me semble donc d’une impérieuse nécessité de déployer un certain effort intellectuel épuré des déductions populistes et autres postulats galvaudés, pour repérer objectivement les lacunes que révèle la campagne des candidats oppositionnels. Il convient déjà d’avoir une intelligibilité limpide du dénouement de ces élections. L’égotisme, les stratagèmes du triomphe personnel, les schémas de certains capitalistes véreux, pour manipuler les élections en RDC (…le stratagème russe aux USA) se sont révélés inféconds. Ils ont miné la préparation substantielle de l’opposition à ces élections en semant les germes de l’impuissance de l’opposition face à un FCC omniprésent. Pourtant, si l’opposition avait été soudée dès le début, avec des leaders républicains exorcisés de leur narcissisme, elle aurait eu la possibilité de triompher. La piste est aujourd’hui balisée, objectivement, pour la plausible victoire d’mmanuel Ramazani Shadary.

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