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Monde : 600 millions de personnes souffriront de sous-alimentation chronique en 2030 (FAO)

Bien que des progrès aient été accomplis dans la réduction de la faim en Asie et en Amérique latine, la faim continue d’augmenter en Asie occidentale, dans les Caraïbes et dans toutes les sous-régions d’Afrique.
Intitulé « l’État de sécurité alimentaire et nutrition dans le monde 2023 », le nouveau rapport de l’organisation mondiale de l’agriculture (FAO) renseigne qu’entre 691 et 783 millions de personnes dans le monde étaient confrontées à la faim en 2022.
À cet effet, si l’on considère la moyenne (environ 735 millions), 122 millions de personnes de plus étaient confrontées à la faim en 2022 par rapport à 2019, avant la pandémie.
La PoU (prévalence de la sous-alimentation) en Afrique est passée de 19,4 pour cent en 2021 à 19,7 pour cent en 2022, principalement en raison des augmentations en Afrique du Nord et australe.
Cependant, le nombre de personnes confrontées à la faim en Afrique a augmenté de 11 millions depuis 2021 et de plus de 57 millions de personnes depuis le début de la pandémie.
La PoU (prévalence de la sous-alimentation) en Asie est passée de 8,8 pour cent en 2021 à 8,5 pour cent en 2022, soit une diminution de plus de 12 millions de personnes, principalement en Asie du Sud. On dénombre 58 millions de plus qu’avant la pandémie.
Par ailleurs, le rapport note que des améliorations ont été constatées dans toutes les sous-régions, à l’exception de l’Asie occidentale, où la PoU est passée de 10,2 pour cent en 2021 à 10,8 pour cent en 2022.
Aussi, souligne le rapport, un revirement s’est également produit en Amérique latine et dans les Caraïbes où la PoU est passée de 7,0 pour cent en 2021 à 6,5 pour cent en 2022 – soit une diminution de 2,4 millions du nombre de personnes confrontées à la faim, mais toujours 7,2 millions de plus qu’en 2019. Cette baisse est due à l’Amérique du Sud et masque une augmentation notable dans les Caraïbes, de 14,7 pour cent en 2021 à 16,3 pour cent en 2022.
Ceci étant, le rapport prévoit que près de 600 millions de personnes souffriront de sous-alimentation chronique en 2030, ce qui souligne l’immense défi que représente la réalisation de l’objectif des ODD visant à éradiquer la faim.
Selon les experts de FAO, cela représente environ 119 millions de plus que dans un scénario dans lequel ni la pandémie ni la guerre en Ukraine n’auraient eu lieu, et environ 23 millions de plus que si la guerre en Ukraine n’avait pas eu lieu. La plupart des progrès devraient se produire en Asie, alors qu’aucun progrès n’est prévu en Amérique latine et dans les Caraïbes, et la faim devrait augmenter considérablement en Afrique d’ici 2030.
Suivant les chiffres du rapport, la prévalence de l’insécurité alimentaire grave au niveau mondial a légèrement diminué, passant de 11,7 pour cent en 2021 à 11,3 pour cent en 2022, soit l’équivalent de 27 millions de personnes en moins.
Toutefois, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire grave était encore d’environ 900 millions en 2022, soit 180 millions de plus qu’en 2019.
À ce jour, précise le rapport, la prévalence de l’insécurité alimentaire modérée ou grave a légèrement augmenté en Afrique, en Amérique du Nord et en Europe, et a diminué de manière non significative en Asie de 2021 à 2022. La seule région affichant des progrès encourageants est l’Amérique latine et les Caraïbes où les problèmes de sécurité alimentaire sont modérés ou graves. L’insécurité est passée de 40,3 pour cent en 2021 à 37,5 pour cent en 2022, soit l’équivalent de 16,5 millions de personnes en moins en un an, principalement en Amérique du Sud.