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Monde : Airbus souligne la nécessité d’intégrer au moins 10% de carburant d’aviation durable d’ici 2030

D’après un document issu de World Economic Forum « Financing The Airports Of Tomorrow : A Green Transition Toolkit », il ressort que, pour réduire l’empreinte carbone du secteur de l’aviation et atteindre un niveau « zéro émission nette » d’ici 2050, l’une des options retenues unanimement est l’adoption du SAF (carburant d’aviation durable), en remplacement du Jet A1 et des autres dérivés de kérosène fossile.
En effet, ce combustible qui permet de réduire jusqu’à 80% des CO2 du transport aérien est pour le moment produit en quantité insuffisante à l’échelle mondiale et quasi-nulle en Afrique.
En 2023, le volume total de SAF produit se chiffrait à environ 600 millions de litres (soit 0,5 millions de tonnes métriques), selon l’IATA. Cela représente à peine 0,17% du besoin en carburant de l’aviation.
Déjà, une étude conjointe menée par Rolls-Royce, Airbus et Shell en 2021, estimait à 290 millions de tonnes métriques le besoin annuel mondial en carburant de l’industrie aérienne, un besoin qui devrait augmenter au fil de l’évolution du secteur.
Pour le SAF, les prévisions de l’IATA indiquent qu’il faudra 450 milliards de litres de carburant durable chaque année pour atteindre l’objectif de 2050.
Le rapport de Rolls-Royce, Airbus et Shell susmentionné recommande aux compagnies d’engager la mise en œuvre de cette résolution avec comme objectif initial un seuil d’intégration d’au moins 10 % de SAF d’ici 2030, une progression qui devra être ajustée à la hausse au fil des progrès.
Les risques pour l’Afrique !
La production à grande échelle du SAF en Afrique devra par ailleurs être mûrement planifiée selon le rapport WWF susmentionné pour éviter d’empiéter sur la production des cultures vivrières, ou de biogaz et biocarburants.
D’autres types de risques auxquels il faudra veiller sont entre autres la réduction des réserves d’eau, la dégradation des forêts, etc.
S’agissant du trafic aérien mondial même si l’Afrique ne représente qu’à peine 2,1%, l’aviation civile africaine connaîtra en revanche l’une des meilleures croissances par région, avec une perspective de hausse du trafic d’environ 5,7 % par an en moyenne jusqu’en 2034, selon les prévisions de l’IATA. Les flux de passagers devraient doubler d’ici 2040. 1.180 nouveaux avions (dont 295 gros-porteurs et 885 monocouloirs) seront nécessaires d’ici 2042 pour soutenir cette croissance selon les estimations du constructeur aéronautique américain Boeing.
Flory Musiswa/Stagiaire