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Patrick Muyaya : « Nous ne céderons pas aux intimidations du M23 contre les radios communautaires »
Le Ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a échangé, le mercredi 15 février 2023, avec le Président de la Fédération des radios communautaires et le Directeur Général de la radio Top Congo FM, Christian Lusakweno.
Leurs échanges ont porté sur les intimidations du M23 envers les radios communautaires émettant à Rutshuru dans le Nord-Kivu.
Au sortir de cette rencontre, le Ministre Muyaya est formel : « nous ne céderons pas aux menaces du M23. Les terroristes du M23 veulent reproduire le modèle rwandais en RDC, ce qui ne sera jamais le cas. S’attaquer aux médias, les intimider, confisquer et leur imposer des heures d’antenne pour faire passer un message propagandiste, ça ce n’est pas la République Démocratique du Congo! », a souligné le porte-parole du Gouvernement congolais.
En effet, les radios communautaires depuis un temps subissent, de plusieurs manières, la violence de ces mouvements terroristes parce que leur matériel est détruit.
« Les professionnels de médias sont intimidés, des heures d’antenne confisquées et coupées. En tant que Gouvernement, il était question d’exprimer notre soutien et de saluer le travail patriotique qui est fait par ces radios. Car si elles sont coupées, c’est à cause de leur engagement à la patrie. », a expliqué le Porte-parole du Gouvernement congolais.
Pour sa part, le Directeur Général de Top Congo, Christian Lusakueno, a souligné que « la radio Top Congo est aussi attaquée par les M23 ».
« Nous avons été traités faussement de média de la haine. c’est déjà une indication de l’esprit qui hante les autres. Top Congo a toujours fait un travail de qualité qui est relayé par les médias communautaires ou de proximité qui disent les réalités de leur coin respectif. », a fait savoir Christian Lusakweno.
Et d’ajouter : « Top Congo ne peut pas être qualifié de radio de la haine. Nous sommes une radio qui, non seulement fait intervenir tout le monde, mais interdit la diffusion de tous propos injurieux. Nous sommes une radio de paix et il n’est pas dans notre vocabulaire de tenir des propos dont nous sommes aujourd’hui accusés… Top Congo ne saura accorder la parole à une organisation qualifiée de terroriste au niveau international. Cela ne se fera pas. », a-t-il insisté.
Au-delà de dénoncer, il faut des mesures idoines.
« Il y a des mesures qu’il faut effectivement prendre. Nous verrons dans quelle mesure exprimer notre solidarité à ces médias, nous verrons dans la mesure du possible comment poser un geste en faveur de ces médias touchés, comment leur apporter un appui technique. Tout ce qui se fait, est documenté et il y aura un temps pour la justice et un temps pour la réparation. » a souligné le Ministre Muyaya.
Un message à la population
A la population de ce coin confronté à cette situation de guerre, le Ministre Muyaya, au nom du Gouvernement, adresse un message de solidarité.
« Nous comme Gouvernement, notre message est de dire notre solidarité. Nous sommes autant préoccupés qu’eux sur la situation. Nous sommes sur tous les fronts. A la fin, nous sommes sûrs que la RDC va gagner. », a affirmé le Ministre Muyaya.
Présent à cette rencontre, le Président de la Fédération des radios communautaires a encouragé tous les professionnels de médias de Rutshuru et de toute la partie Est confrontée à la guerre.
« Nous les encourageons à endurer en dépit des intimidations, des pillages et autres. Qu’ils continuent à travailler dans le professionnalisme tout en s’engageant pour la paix à l’Est de la RDC.
Nous leur demandons de continuer à travailler, à produire, à diffuser le message sur le retour de la paix. », a-t-il expliqué.
Pour rappel, Top Congo FM est interdite de diffusion dans les zones sous contrôle du M23.
Le groupe armé qualifie la première radio d’information en RDC de « média de haine ».
En réaction, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel Congolais (CSAC) se dit fortement préoccupé par la coupure du signal de Top Congo FM par le groupe terroriste du M23 dans les zones occupées.
Dans un communiqué, le Président du CSAC, Christian Bosembe, a dénoncé « une méthode barbare qui relève du pur terrorisme et ne cadre pas avec le principe démocratique de la liberté de la presse qui est un droit inaliénable».