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RDC : Albert Yuma fait une autopsie de l’économie de la République Démocratique du Congo de 2019 à ce jour !
Albert Yuma, Président National de la Fédération des Entreprises du Congo, FEC a fait une autopsie de l’économie de la RDC, au cours d’un échange de vœux avec le corps constitué ce samedi 29 février 2020 à Pullman Hôtel de Kinshasa. D’après lui, la situation macro-économique du pays depuis 2019 s’est beaucoup dégradée par rapport à 2018. Selon les dernières données statistiques publiées par la Banque Centrale du Congo, le taux de croissance économique a atteint 4,6% contre 5,8% réalisé en 2018.
Plusieurs facteurs à la base de cette dégradation.
Les initiatives prises sans concertation aucune, déplore le Président de la FEC, et si certaines d’entre elles ont eu des mérites, elles s’avèrent en fin de compte, créatrices de frustrations car non applicables financièrement. Pour le président national de la FEC, « notre situation financière, qui conditionne largement le cadre macro- économique, c’est-à-dire les capacités d’intervention de l’Etat, s’est détériorée. Et les conséquences des initiatives non concertées sur la soutenabilité des finances publiques ont été si négatives, qu’il a fallu recourir à une Facilité de Crédit Rapide de 365 millions de dollars du FMI pour permettre à la Banque Centrale de reconstituer ses réserves extérieures de change ». Ce qui aurait pu être évité, déplore-t-il en évoquant les années 2017 et 2018 où le pays avait réussi à
restaurer des éléments de stabilité macro-économiques bien que dans des
conditions difficiles. Et même le FMI l’a reconnu dans ses récents rapports rédigés au titre de l’Article IV.
Des politiques de dépenses proposées sans en mesurer manifestement toutes les conséquences, sont aussi une des causes de cette dégradation, souligne Albert Yuma.
Absence de concertation entre les pouvoirs publics et le monde des affaires de ce pays. « La Concertation publique-privée constitue une absolue nécessité face aux défis qui sont les nôtres en matière de développement économique. Dans les pays ne disposant pas d’une architecture administrative ou institutionnelle éprouvée par le temps et l’expérience, la participation du secteur privé aux débats, notamment économiques, permet une amélioration substantielle de la qualité des politiques publiques mises en place. Et qu’a contrario son absence, ne permet en aucun cas de garantir leur pertinence », estime le numéro un de la FEC.
En dépit de cette absence de concertation, la FEC rassure le Gouvernement de la République de son accompagnement pour la réussite de la mission lui confiée par la nation congolaise tout entière ainsi que par le Chef de l’Etat. Par ailleurs, son président soutient l’ambition de Félix Tshisekedi résumée en cette phrase « pour un grand Congo, il faut une grande ambition ». Mais ce défi ne nécessite de miracles à attendre, mais plutôt une réelle volonté politique pour faire de la RDC, un pays qui gagne, qui mette en place les conditions de l’investissement, la création emplois et de richesses en libérant et en stimulant le dynamisme du secteur privé, moteur de croissance pour permettre l’épanouissement de sa population et la recherche du bien commun.
En dehors de cette autopsie, Albert Yuma est largement revenu sur ce qui empêche le décollage des entreprises en RDC ; sa perception de la situation politique de l’heure et enfin, ce dont le secteur privé du pays a besoin pour le développer.