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RDC : des journalistes préoccupés par la pollution des eaux à la chefferie Kaponda

La question de pollution dont sont victimes les membres de la communauté Kibunduka dans le groupement Inakiluba, chefferie Kaponda, à une vintaine de kilomètres de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, préoccupe les journalistes-membres du Réseau des communicateurs de l’environnement (RCEN).
Dans ce contexte, ils ont rendu public un communiqué à travers lequel ils dénoncent le calvaire vécu par la communauté sus indiquée.
Après une descente effectuée sur les lieux pour vérifier les allégations faites par les avocats de l’entreprise minière SOMIKA située à 20 kilomètres de Lubumbashi, les membres du RCEN qu’accompagnaient d’autres membres de la Société civile, ce groupe de journalistes a affirmé l’existence de la digue de Kibunduka utilisée pour dénoyer sa mine à ciel ouvert des minerais oxydes.
Des échantillons prélevés des eaux d’exhaure de la mine à ciel ouvert de Lupoto ont été révélateurs. Le communiqué fait état de l’utilisation de certains produits non conformes à la loi et autres procédures en la matière.
Rappelons qu’en décembre 2021, les membres de la communauté du village Kibunduka ont été alertés par les eaux ayant débordé des champs agricoles le long du canal servant d’écoulement.
Saisie par les membres de la communauté, l’association des agriculteurs sans frontière du Congo (AASF) avait initié des monitorings et identification des victimes dans le but d’obtenir la réparation de la part de l’entreprise SOMIKA.
Faute de communication, l’initiative n’avait pas abouti, jusqu’à ce que les médias locaux reviennent à la charge.
Après échanges avec des organisations de la société civile, l’entreprise a objectivement mentionné que « ses eaux d’exhaure avaient malheureusement augmenté le débit de ce canal, occasionnant un débordement d’eau accentuée par la pluviométrie du milieu pouvant affecter la culture saisonnière desdits cultivateurs ».
Parmi les recommandations formulées, les signataires du communiqué exigent au Gouvernement provincial du Haut-Katanga d’accompagner les investisseurs miniers dans la mise en œuvre de leur responsabilité sociétale et environnementale vis-à-vis de la communauté et ne pas politiser cette affaire qui est d’ordre technique, sociétal et environnemental.
Aux membres de la communauté impactée, il leur est recommandé de choisir et privilégier les voies légales et de dialogue permanent afin d’obtenir compensation ou réparation en cas de pollution par n’importe quel Projet minier ou industriel.
Il leur est également recommandé de se faire accompagner par les organisations de la société civile spécialisées dans le domaine de la responsabilité sociétale et environnementale, conformément aux prescrits du code et règlement miniers.
RCEN recommande enfin aux Organisations de la Société civile du Haut-Katanga, d’accompagner les membres de la communauté impactée par les projets miniers afin de voir leurs droits être respectés et de rester professionnelles et respectueuses des lois de la République.
Olivier KAFORO