a la une
RDC : dossier Primera Gold, l’action patriotique de Fatshi met fin à la contrebande
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) est assuré de vaincre la contrebande dans le secteur de l’or artisanal et de 3T à l’Est du pays (Ituri, Nord et Sud-Kivu).
Cette conviction affichée par le Ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, lors du briefing presse du lundi 28 août 2023, se justifie par les résultats impressionnants de la société Primera Gold, une joint-venture entre les Emirats Arabes Unis (55%) et la RDC (45%) basée à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
« Au cours de l’année 2022, entre 48 kilogrammes d’or ont été produits sur l’ensemble de la partie du pays frontalière du Rwanda et de l’Ouganda. Cependant, depuis le lancement des activités de Primera RDC en janvier 2023, au total 3 tonnes d’or ont été exportées de la RDC. Ce qui représente une performance énorme pour le secteur aurifère. », a indiqué Nicolas Kazadi.
Si les 48 Kg d’or artisanal comptabilisés en 2022 n’ont rapporté que 50 000 dollars au Trésor public, Primera RDC réalise par contre un exploit historique grâce à ses 3 tonnes d’or exportées du pays (fin août 2023) pour une valeur totale de 189 millions de dollars dont plus de 400 000 dollars de recettes douanières.
En somme, l’Etat congolais et les différents services intervenants ont bénéficié de revenus de l’ordre de 1,2 million de dollars au premier semestre 2023.
« Nous sommes dans une situation beaucoup plus avantageuse sur le front économique sous le leadership du Président de la République », a martelé l’Argentier congolais.
Depuis plusieurs décennies, la fraude minière est enracinée dans les zones de conflit à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Le cas de la société CONGO COM est une illustration parfaite de cette triste réalité.
En effet, la justice congolaise poursuit cette société minière pour n’avoir déclaré que 15 kilos d’or produits en 2022 alors que le Gouvernement aurait des renseignements contraires situant sa production autour de 3,4 tonnes d’or. Ce qui occasionnerait, selon les projections du Gouvernement congolais, un manque à gagner de près de 1 milliard de dollars américains.
Pour les autorités congolaises, il est plus que temps de récupérer la souveraineté économique sur cette partie du pays.
« Un récent rapport des experts de l’Organisation des Nations-Unies a mis en lumière le rôle du Rwanda dans le réseau sophistiqué de contrebande qui extrait l’or et le coltan dans les zones de conflit, les achemine au-delà des frontières congolaises pour être transformés et vendus vers le reste du monde. Ce rapport offre des éléments de preuve de la convoitise du Rwanda à vouloir prendre notamment contrôle de la cité de Rubaya, une zone riche en coltan et représentant 15% de l’approvisionnement mondial. », a fait savoir le Ministre Nicolas Kazadi.
Suivant les conclusions de l’enquête onusienne, a-t-il expliqué, il ressort que 50% de l’or exporté par le Rwanda provient de la République Démocratique du Congo. Il en est de même pour 90% de coltan commercialisé par le pays de mille collines.
A son avènement au pouvoir en janvier 2019, le Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, avait indiqué que les réponses à la situation de conflit à l’Est du pays prendraient plusieurs formes, tant aux niveaux politique, diplomatique, militaire que de la coopération économique.
Dans cet élan, le Rwanda et la RDC ont conclu, en mai 2021, un accord commercial axé notamment sur l’exploitation commune des minerais dans le cadre du projet SAKIMA.
Toutefois, le régime de Kigali va très vite faire obstacle à tous les espoirs du retour de la paix en reprenant ses velléités expansionnistes avec la résurgence du mouvement terroriste de M23. Au grand dam de son partenaire congolais.
« La tentative de la coopération économique avec le Rwanda était l’une des réponses du Président Tshisekedi à la crise à l’Est du pays », a mentionné le Ministre congolais des Finances.
De son côté, André Wameso, Directeur de cabinet adjoint en charge des questions économiques à la présidence de la République, a salué les meilleurs résultats obtenus grâce à l’optimisation fiscale dans le cadre de la joint-venture Primera RDC.
« L’accord Primera ne concerne que 14 permis miniers sur les 46 que détient SAKIMA. Cet accord est totalement conforme au Code minier en vigueur. Mais quand on parle d’exonérations, c’est lié à tout l’investissement que Primera va pouvoir faire dans la région en termes d’infrastructures. On parle de 2 200 km de routes, de la réhabilitation de deux aéroports, de la construction d’une centrale hydro-électrique pour faire fonctionner la fonderie. », a-t-il avancé.
C’est sur base de ces investissements, a-t-il affirmé, que Primera Metals demandera des exonérations conformément au Code des investissements.
Réagissant aux allégations selon lesquelles l’État congolais perdrait jusqu’à 500 millions de dollars à cause du contrat Primera, le proche collaborateur du Président Félix Tshisekedi n’a pas hésité de dénoncer un acte de mauvaise foi.
« Pour perdre quelque chose, il y a deux hypothèses : soit on l’avait, et on l’a perdu. Il faudrait que lui-même (allusion faite au député Alfred Maisha), pas en tant qu’avocat mais en tant que député, fasse un contrôle budgétaire sur les recettes de l’État et qu’il vienne expliquer à la population congolaise où est-ce qu’il y avait les 500 millions de dollars qui rentraient dans le compte du Trésor public mais alors perdus dans le cadre de l’exploitation artisanale de l’or et du coltan avec Primera. Si tel n’est pas le cas, qu’il vienne nous démontrer comment en gardant la situation en l’état, par quel miracle, dans les mois à venir, nous aurons 500 millions de dollars par an en termes de recettes. », s’est-il préoccupé.
Selon les statistiques officielles du pays, le niveau de production de coltan s’est situé à 2 300 tonnes en 2022.
Dans le contexte d’une exploitation rudimentaire, la poudre de coltan de mauvaise qualité est vendue à 90 dollars le kilogramme. Ce qui devrait radicalement changer grâce à la valeur ajoutée qu’apportera la fonderie de Primera, a souligné André Wameso.
« Quand on va transformer ce produit dans les conditions qui seront mises en place par Primera, le kilogramme du coltan, grâce à la valeur ajoutée, ne sera plus à 90 dollars mais plutôt à 300 dollars. », a-t-il projeté.
La transformation locale des minerais constitue une priorité pour le Président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.
À travers le succès de la joint-venture Primera RDC, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo espère restaurer non seulement la traçabilité des minerais mais aussi endiguer de manière durable la fraude minière identifiée comme la principale source de financement des conflits armés dans les provinces frontalières avec le Rwanda et l’Ouganda.
Le Ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, a saisi cette opportunité pour lancer un appel au sursaut patriotique en ce moment où le Gouvernement de la République s’évertue non seulement à restaurer l’image du pays mais aussi à récupérer ce qui lui est dû c’est-à-dire sa pleine souveraineté.
« L’enjeu de la mauvaise propagande contre notre pays est bien connu : salir les efforts qui sont faits à travers Primera Gold RDC. Ainsi, l’objectif poursuivi par les ennemis de la République, c’est d’éloigner tous les investisseurs et acheteurs finaux qui se rapprochent de plus en plus de la RDC. C’est cela le coeur du problème. », a-t-il conclu.