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RDC : effet COVID-19, la croissance économique pourrait tomber à 0,1% en 2020 (Congo Challenge)

L’activité minière en Rd Congo pourrait ralentir de plus ou moins 20,6% en 2020. Cela occasionnerait, dans la pire des hypothèses, une chute de la croissance à 0,1% et entrainerait l’économie congolaise en récession. C’est ce qu’estime le Think thank « Congo Challenge » de l’ancien premier ministre Matata Ponyo Mapon. Il a analysé les effets du Coronavirus sur la croissance économique congolaise dans une étude publiée ce 20 mars 2020.
« Compte tenu de l’élasticité de l’offre par rapport au cours, et au regard des indicateurs chiffrés ci-dessus portant sur l’évolution de l’économie chinoise, le premier partenaire commercial actuel de la RDC, on devrait s’attendre à un ralentissement de l’activité minière en RDC de plus ou moins 20,6 %. Ceci devrait déboucher sur une baisse de l’activité économique dans les autres segments de l’économie et un ralentissement majeur de la croissance congolaise pour se situer à 0,1 % en 2020 contre 4,5% en 2019 dans une hypothèse relativement optimiste », estiment les analystes de Congo Challenge.
Si le spectre du creusement du déficit public résultant du ralentissement de la croissance économique et de la pression des dépenses sanitaires ainsi que la détérioration de la balance de paiements plane, ce mix ne pourra qu’entrainer un dérapage du cadre macroéconomique et conforter les mauvaises perspectives de croissance économique.
A ce sujet, l’analyse du cabinet d’études de Matata Ponyo Mapon précise : « l’économie congolaise, dans le cas pessimiste, tomberait dans la récession à l’image d’autres pays de la planète, tels ceux de l’union européenne qui s’y prépare déjà. De plus, compte tenu du taux de croissance démographique situé à 3,5%, au niveau de croissance inférieur à 3,5% entrainerait une destruction rapide de richesse nationale avec comme conséquence, l’appauvrissement de la population. »
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En effet, cette étude part de la réalité selon laquelle les perspectives du cadre macroéconomique sont peu reluisantes en considération des évolutions enregistrées depuis le début de l’année. Bien plus, le ralentissement de la croissance chinoise dans la demande mondiale de minerais (soit une demande de 35% des minerais produits par la RDC) aura sans conteste une incidence sur le cours des matières premières dont le cuivre et le cobalt.
Cela s’explique du fait qu’au cours des deux premiers mois de l’année 2020, l’indice de la production industrielle de la Chine a baissé de 13,5% par rapport à la période correspondante de 2019, tandis que les ventes de détail ont chuté de 20,5% durant la même période. C’est le recul le plus important jamais observé depuis près de 30 ans.
Par conséquence, argumente Congo Challenge, il a été observé en mars 2020, la baisse du cours du cuivre de 4,87 % et celui du cobalt de 2,19 %.
#Coronavirus2019 #COVID19RDC Les effets potentiels sur l'économie de la RDC. Le point de presse de @Mapon_Matata ancien premier ministre de la RDC. @CongoScience@FondationMapon https://t.co/wwYcBoK3Ih
— Congo Challenge (@CongoChallenge) March 21, 2020
En rappel, le Gouvernement a projeté, dans le cadrage macroéconomique sous-tendant l’élaboration du budget 2020 de l’Etat, un taux de croissance de 5,4 %, résultant principalement du dynamisme du secteur minier.
Cependant, au regard de la détérioration possible du cadre macroéconomique et des effets du COVID-19 sur les différents compartiments de l’économie nationale, le Gouvernement congolais se doit de s’imposer une discipline de fer et prendre des mesures d’ajustement structurels adaptées.
Cette démarche n’est pas une option. Il s’agit d’un impératif pour l’Exécutif national si seulement il est déterminé à réduire les effets de cette pandémie sur l’économie nationale.
Eric TSHIKUMA
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