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RDC: Kinshasa accuse un déficit énergétique estimé à 850 mégawatts
Le déficit énergétique de la ville de Kinshasa est de l’ordre de 850 mégawatts contre une demande estimée à environ 1300 mégawatts.
C’est ce qui ressort du diagnostic mené par le collectif Mwangaza sur l’état actuel du secteur énergétique dans la ville de Kinshasa ainsi que ses défis.
Ayant participé à ce diagnostic, la CORAP et le Centre congolais pour le droit du développement durable (CODED) ont organisé une table ronde, le jeudi 26 mai 2022, au CEPAS, à Kinshasa, avec des acteurs de la société pour passer en revue les principaux résultats de cette enquête réalisée en 2021.
Parmi les faits saillants notables, il y a lieu de noter que la ville de Kinshasa regorge plusieurs dizaines de milliers de Petites et Moyennes Entreprises « PME » et Petites et Moyennes Industries « PMI » dans les 24 communes qui la compose.
Selon cette étude, « les forces du secteur énergétique de la ville de Kinshasa identifiées c’est notamment : la proximité d’avec les centrales d’Inga 1 et 2, et de celles de Zongo I et 2, un taux d’électrification avoisinant les 50 % et l’opérateur national, Société Nationale de l’Electricité (SNEL) a son siège social sur place, ce qui avantage les entreprises et industries localement installées ».
L’étude a par ailleurs identifié les faiblesses du secteur énergétique de la métropole notamment, l’existence de nombreuses poches noires, les coupures permanentes de l’énergie électrique, les délestages et un nombre important des PME et PMI n’a pas accès à une énergie de qualité dans la plupart des districts visités.
Pour la CORAP et le CODED, les enjeux majeurs en matière d’amélioration de la situation restent la nécessité et l’importance de maîtriser les données réelles sur la demande de l’ensemble des consommateurs de l’énergie, y compris les PME et PMI pour mieux répondre aux besoins d’une ville de plus en plus grandissante.
Au plan institutionnel, relève le même rapport, plusieurs défis retardent l’avènement de l’électrification totale de la ville, notamment l’absence d’une planification énergétique de la province, la faible application de la décentralisation énergétique, le faible niveau d’harmonisation dans la mise en œuvre de nombreuses initiatives menées par les différentes institutions du secteur pour améliorer la fourniture de l’énergie électrique.
L’étude renseigne qu’un nombre important des entreprises interrogées comprenant des catégories variées des PME et PMI ont une très faible puissance installée en Kilowatt « KW », laquelle induit une très faible consommation journalière en Kilowatt Heure « Kwh ».
Les constats notables du diagnostic énergétique de la ville de Kinshasa
Sur le plan opérationnel, la SNEL reste le seul maître à bord avec un service peu reluisant et très peu d’efforts visibles d’amélioration.
Sur le plan statistique, les données sur le nombre exact des PME et PMI réellement raccordées au réseau électrique de Kinshasa et recevant régulièrement l’énergie électrique sont difficiles d’accès, ce qui rend difficile l’estimation réelle du niveau de leur consommation.
Au plan de la distribution, la centrale de Zongo II qui doit renforcer Kinshasa attend toujours le parachèvement des lignes de transmission et plusieurs groupes d’Inga I et d’Inga II sont constamment en réparation.
Sur le plan de la coopération, de nombreux efforts des partenaires techniques et financiers pour développer le réseau de Kinshasa et améliorer la qualité de l’énergie surtout pour les PME en cours de mise en œuvre.
Malgré la présence du projet Kin ELENDA de l’Hôtel de ville de Kinshasa, ainsi que le projet Kinshasa Solar City, qui reste néanmoins encore très vague, aucun impact visible n’a été observé dès lors que ces initiatives ont été lancées en dehors d’un plan d’électrification de la ville de Kinshasa, non encore élaboré à ce jour.
Patrick BOMBOKA