RDC : La Regideso contraint plusieurs quartiers de Kinshasa à une desserte en dents de scie !

La Régie de distribution d’eau (Regideso) peine à tenir sa desserte en eau potable de manière régulière à Kinshasa. Depuis deux mois, les robinets sont fréquemment secs dans plusieurs communes de la ville de Kinshasa. L’eau devient une denrée de plus en plus rare.

La population kinoise ne sait plus à quel saint se vouer et elle pose mille et une questions alors que la facturation, elle, est non seulement régulière et subit au fil des mois des majorations injustifiées par la Regideso.

Le cas de la commune de Bandalungwa est patant. Plusieurs quartiers éprouvent des difficultés à s’approvisionner en eau potable. Les mamans et les jeunes filles sont aperçues aux premières heures de la matinée en quête d’un endroit où puiser de l’eau. La corvée ne s’arrête pas là. Bien souvent, les gens doivent patienter jusque tard dans l’espoir que l’eau coule de leurs robinets.

Certains quartiers enregistrent deux ou trois journées de pénurie d’eau. Selon des témoins, il est rare de voir l’eau couler à Bandalungwa durant une journée entière. Pendant ce temps, la facturation ne suit pas ce rythme faible de desserte en eau potable.

La situation est similaire dans plusieurs autres communes de Kinshasa, comme à Kasa-vubu, Ngiri- Ngiri, ou Bumbu. Celles-ci connaissent le même calcaire que Mont Ngafula. Sans oublier les quartiers où la carence d’eau est endémique à l’instar de l’UPN dans la commune de Ngaliema.

Contacté par zoomeco, un agent de la Regideso a indiqué que cette entreprise connait un problème technique au niveau de la station de pompage et celle de N’djili, deux principales sources d’approvisionnement de la capitale. D’après cet agent, certains matériels sont dans un mauvais état et d’autres exigent carrément le renouvellement suite à leur vétusté.

Comme stratégie, la Regideso a opté de baisser la pression dans la desserte d’eau aux abonnés pour ne pas faire sentir la pénurie quoiqu’elle se fait quand même sentir.

La Regideso se sent impuissante face à cette charge et a besoin urgent de ressources financières. Entretemps, l’Etat congolais seul actionnaire jusque-là lui doit énormément de l’argent.

Quid de paiement de la dette du gouvernement vis-à-vis de la Regideso ?

Ce sujet reste toujours à l’ordre du jour aussi longtemps que les dettes contractées comme frais de compensations pendant deux mois, ne sont pas encore honorées. Pas moins de 60 millions de dollars américains. A cela, il faut ajouter les arriérés de plusieurs années accumulées.

D’aucuns se rappellent que le vice- premier ministre, ministre du Budget, Jean Baudouin Mayo, venait d’instituer, le lundi 31 août 2020, un Comité mixte impliquant les experts du ministère du Budget, d’un côté, et ceux de la Régideso et de la SNEL, de l’autre dans l’objectif d’assurer le suivi étroit de l’apurement mensuel des arriérés de factures de l’Etat vis-à-vis de ces deux entreprises. Ce comité est institué après les instructions données par le président de la République lors de la 45ème réunion du Conseil des ministres tenue à Kinshasa le 21 août 2020. Le vice premier ministre, ministre du budget était chargé de se pencher sur la compensation du manque à gagner pour la Snel et Régideso. Ces deux sociétés qui sont dans une situation qui risque de les conduire à l’arrêt de leurs activités faute de moyens conséquents.

Les kinois espèrent que ce comité déjà à pied d’œuvre permettra de décanter rapidement la situation.

Nadine FULA