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RDC : la SCTP exposée à la faillite si le Gouvernement maintient la suppression de la Redevance Logistique Terrestre-RLT, selon l’ACAJ
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) recommande au Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, de surseoir à l’exécution de la suppression de la Redevance Logistique Terrestre (RLT).
Au cours d’une conférence de presse tenue, ce mardi 26 juillet 2022, au siège de cette ONG de défense des droits de l’homme, à Kinshasa, Georges Kapiamba, Président national de l’ACAJ a indiqué que « cette mesure gouvernementale met en danger la survie de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP), appelée autrefois Office national des transports (ONATRA) avant 2011, et la Société Nationale des Chemins de fer (SNCC SA) ».
En conséquence, l’ACAJ lance un appel à l’ouverture d’une concertation entre toutes les parties prenantes, sous la présidence du Premier Ministre congolais, aux fins « d’identifier et résoudre dans la sérénité et la concorde les maux qui minent le commerce extérieur de la République Démocratique du Congo et plus généralement de l’économie nationale. »
A en croire Georges Kapiamba, la prospérité des privés, à l’instar des membres de la Fédération des entreprises du Congo, ne devrait pas se construire sur la disparition provoquée des fleurons sur lesquels se fonde la souveraineté économique de la République Démocratique du Congo (RDC).
Présent à ce face-à-face avec les médias, Armand Osase, Président de l’Intersyndicale de la SCTP, estime que la suppression de la RLT « met à genoux » cette société du Portefeuille de l’Etat.
D’après lui, la décision du Gouvernement violerait les articles 56 et 57 de la Constitution faute d’avoir associé au préalable les représentants du corps social à une quelconque concertation.
En tant qu’une société d’exploitation, la SCTP ne générerait plus qu’une somme évaluée entre 2,3 millions et 3,8 millions de dollars américains par mois.
Pour Armand Osase, cette contre-performance de la SCTP sur le plan financier prouve à suffisance que cette société du Portefeuille de l’Etat est dans une situation de quasi-arrêt de ses activités.
Avec plus ou moins 32 mois d’arriérés de salaire, la SCTP est face, relève-t-il, à un risque non seulement d’un chômage massif mais aussi des remous sociaux au sein du personnel.
En effet, le Gouvernement congolais a pris la décision de supprimer et/ou réduire les taux d’une trentaine de prélèvements fiscaux opérés par 46 entreprises et établissements publics, à l’importation tout comme à l’exportation, en vue de favoriser l’amélioration du climat des Affaires de la République Démocratique du Congo (RDC).
Par ailleurs, l’ACAJ indique que la mesure gouvernementale a suscité de nombreuses réactions négatives au sein de la SNCC SA et la SCTP SA.
« La redevance logistique et terrestre (RLT) appartient à l’État congolais qui la met, selon les modalités prescrites par l’arrêté du 21 mai 2022, à la disposition de la SCTP SA et la SNCF SA qui constituent, non seulement des outils d’intégration nationale, mais également une pierre angulaire du commerce extérieur et de l’économie nationale », a fait savoir Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ.
Et de renchérir : « Sur base du financement de la RLT, les entreprises bénéficiaires ont concocté des programmes ambitieux d’investissement dont certains sont d’ores et déjà en cours d’exécution et/ou en voie de l’être. La suppression, même partielle, de la RLT condamne ces entreprises à arrêter les programmes déjà entamés et geler toute perspective de relance et ne plus recevoir de subvention d’équilibre et in fine mettre la clé sous le paillasson. »
En rappel, la SCTP est une entreprise publique de la République Démocratique du Congo, active essentiellement dans l’Ouest et le Nord du pays.
Avec plus de 20 000 employés, actifs et retraités, la SCTP a son siège social établi à Kinshasa, commune de la Gombe.