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RDC : les mandataires publics devraient être choisis sur base d’un concours, soutiennent l’ODEP et la COGEP
La problématique de la gestion des entreprises publiques du Portefeuille de l’État en République Démocratique du Congo a été, du 14 au 15 août 2023, à Kinshasa, au centre des réflexions des experts de la société civile et des structures du Gouvernement congolais.
À l’issue de ces assises portant sur l’enrichissement de la loi fixant les règles relatives à l’organisation et la gestion des entreprises du portefeuille de l’État congolais, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et la Coalition pour la gouvernance des entreprises publiques (COGEP) ont proposé la redéfinition des critères de nomination des mandataires publics et la procédure de leur entrée en fonction.
La démarche de ces organisations de la société civile est justifiée par le faible rendement des entreprises publiques pourtant elles devraient endosser le rôle des génératrices des richesses.
Pour les participants à ces réflexions, les nominations au sein des entreprises publiques en République Démocratique du Congo sont complaisantes, ne respectent aucun critère de performance et les personnes nommées n’ont aucune obligation de résultats.
La proposition de l’ODEP et la COGEP institue le principe du recrutement sur concours ainsi que deux procédures préalables à l’entrée en fonction des mandataires publics à savoir : la signature d’un contrat de mandat et la déclaration de patrimoine.
Les participants à ces travaux de réflexion ont estimé que le relèvement du niveau de connaissance du mandataire public ainsi que le souci de la dépolitisation de cette fonction exigent que celle-ci ne soit ouverte qu’aux personnes qualifiées répondant ainsi aux critères de performances professionnelles, intellectuelles, notamment avec l’exigence d’un concours préalable à la nomination comme mode de recrutement.
C’est dans ce cadre que les participants à cet atelier, après avoir fait l’état des lieux du processus des réformes des entreprises du portefeuille de l’Etat et analyser les progrès réalisés et les ratés, les contraintes de celles-ci, ont décidé de soutenir l’action de la société civile relative à la modification de la loi n° 08/010 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille de l’Etat.
D’après le Président du Conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba, ces travaux de réflexion sont une étape très importante dans l’amélioration de la gestion des entreprises publiques du Portefeuille de l’État.
Florimond Muteba a regretté l’absence des délégués de la Présidence de la République, de la Primature et du ministère des Finances, des structures clés dans la gestion des entreprises publiques.
S’agissant de la prise en compte des recommandations de ces travaux, Florimond Muteba espère que les décideurs politiques feront usage de la volonté politique pour donner un second souffle aux entreprises publiques congolaises qui sont toutes en faillite déguisée.
Par ailleurs, le Président du Conseil d’administration de l’ODEP a pris le peuple congolais à témoin sur la volonté de la société civile congolaise de voir la gestion de la entreprises publiques s’améliorer et contribuer ainsi au développement du pays.
D’après les récents chiffres révélés par l’Inspecteur général des finances et chef de service adjoint de la l’IGF, Victor Batubenga, les entreprises publiques du portefeuille de l’État contribuent seulement à hauteur de 0,24%.
Ces entreprises sont budgétivores avec des effectifs pléthoriques qui occasionnent d’énormes dégâts financiers au Trésor public congolais.
Soulignons que lesdits travaux ont connu la participation des structures telles que l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes, la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), la COPIREP et, l’Association nationale des entreprises publiques (ANEP) et les organisations de la société civile.