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RDC : les réformes de l’ANAPI sur la facilité d’investissement sont peu connues dans les 26 provinces (Enquête)

Les vingt-six (26) provinces que compte de la République Démocratique du Congo RDC accusent un sérieux problème dans la mise en application des réformes initiées par le Gouvernement congolais en vue d’améliorer le climat des affaires. Tel est le résultat d’une enquête présentée par le cabinet d’études Target au cours d’un atelier organisé, ce mardi 7 février 2023, par l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI).
Cet atelier avait pour objectif de faire la restitution et la validation des résultats de l’étude menée par le cabinet Target qui a porté sur la facilité de faire les affaires et d’investir dans les 26 provinces.
Dans son allocution, le Directeur général de l’ANAPI, Anthony Kinzo, a expliqué qu’il était important pour son institution, qui mise sur l’amélioration du climat des affaires, de savoir si les provinces avaient la même perception des réformes qu’au niveau de Kinshasa.
«Nous sommes dans cette perspective d’améliorer le climat des affaires dans notre pays. Il était question, lorsqu’on a mis en place notre stratégie, de voir au niveau des provinces si la population avait des connaissances sur le climat des affaires. Il est question également de savoir si les réformes sont mises en place; s’il y a une appropriation de ces réformes; si les mêmes réalités sont vécues au niveau central qu’au niveau provincial.», a-t-il indiqué.
Pour mener cette étude, Serge Mumbu, Manager du cabinet d’étude Target Sarl, explique que plusieurs sources ont été mises à contribution. Il a notamment cité les sources documentaires, les échanges avec les experts du secteur et les organisations patronales.
«Nous avons présenté les résultats de l’étude que nous avons réalisée sur les 26 provinces de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle a porté sur la facilité de faire les affaires et d’investir dans les 26 provinces du pays. Nous avons consulté plusieurs sources notamment des sources documentaires, ici, nous avons fait une revue réglementaire pour voir tout ce qu’il y a comme documentation. Nous avons également procédé à des interviews avec des experts du secteur. Nous avons interrogé la Fédération des entreprises du Congo (FEC), l’organisation des comptables et d’autres structures.», a fait savoir Serge Mumbu.
Selon lui, le dossier a été constitué sur base des informations recueillies au niveau du Guichet unique de création d’entreprise, au niveau du Tribunal de commerce et au Tribunal de grande instance.
«Les grandes tendances qui se dégagent dans cette étude, c’est d’abord l’aspect connaissance sur les réformes. Ces réformes, dans la plupart des cas, ne sont pas connues du grand public et voire des acteurs du secteur. Nous avons constitué le dossier sur la base des renseignements du Guichet unique, du Tribunal de commerce et du Tribunal de grande instance. Nous avons beaucoup insisté sur le fait que c’est une enquête de perception, où les enquêtés ont exprimé leur point de vue par rapport aux indicateurs que nous avons soumis aux responsables des différentes provinces pour recevoir les inputs. », a-t-il ajouté.
Serge Mumbu précise que cette enquête a analysé minutieusement chaque indicateur de réformes initiées par l’ANAPI dans le cadre de doing business.
Par exemple, sur l’impôt foncier, seuls 71% des congolais savent que l’impôt foncier existe mais seulement 29% qui l’ont payé.
Quant à l’impôt locatif, seulement 57% le connaissent et 50% ont eu à le payer.
Entre-temps, 25% des répondants affichent leur satisfaction en ce qui concerne la procédure de paiement.
Un autre indicateur, le permis de construire
Le permis de conduire est obtenu en 30 jours. D’après le résultat de cette enquête, les personnes interrogées estiment que le mode de calcul n’est pas transparent et 14% connaissent la réforme.
Serge Mumbu estime que les autorités doivent fournir beaucoup d’efforts dans la vulgarisation de nouvelles réglementations pour que celles-ci puissent profiter réellement aux jeunes entrepreneurs.
Cet atelier a connu la participation des délégués de 26 provinces notamment les Ministres provinciaux du Plan qui ont fait des observations pour l’enrichir.
Un délai d’une semaine est accordé aux délégués des provinces pour transmettre les observations au cabinet Target afin d’améliorer cette étude pour sa publication au grand public.
Mitterrand MASAMUNA