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RDC: lutte contre le blanchiment, l’UE appuie la mise en œuvre du plan d’actions de la CENAREF

Une délégation de l’Union européenne conduite par Gilles De Kerchove, responsable du projet Facilité globale était en séance de travail, le jeudi 14 avril 2022, avec le Vice-Ministre de la Justice, Amato Bayi Basire.
A cet effet, Gilles De Kerchove a indiqué c’est suite à la demande du Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), à travers le ministère des Finances, qu’ils sont arrivés à Kinshasa afin d’essayer de mettre en œuvre un plan d’actions conçu par la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF).
Ce plan d’actions, a-t-il poursuivi, contient beaucoup de mesures qui dépendent du ministère de la Justice. C’est notamment en ce qui concerne la supervision et la régulation des ONG et ASBL en grand nombre en RDC. Il s’agit spécifiquement de la chaîne pénale qui va de la déclaration de soupçon par une banque au sujet d’une opération où il y a quelque chose d’illicite, de blanchiment d’argent et va ensuite vers l’enquête par la police suivie du magistrat et enfin la condamnation par un juge.
« Cette chaîne pénale est très importante », a déclaré Gilles De Kerchove.
Au cours de cette séance de travail, le représentant de la délégation de l’Union européenne a indiqué qu’ils ont discuté des moyens d’aider le pays et particulièrement le ministère de la Justice à améliorer la chaîne pénale, la régulation et la supervision des ONG et des ASBL; éventuellement améliorer la coopération internationale par l’entraide pénale et d’extradition.
Gilles De Kerchove a nuancé qu’il faut être vigilant pour éviter tout risque tant pour le blanchiment que le financement du terrorisme dans l’Est de la RDC confronté à des groupes armés qui produisent des montants illicites qui peuvent éventuellement être blanchis par ces ONG. Celles-ci peuvent dans ce cas obtenir des financements d’organismes terroristes, notamment les ADF.
Et d’expliquer que la RDC n’utilise pas un fort abus mais « le groupe d’action de financement international a insisté beaucoup pour que le dispositif soit suffisamment serré ».
« Le dispositif actuel de la RDC est important pour combattre ce phénomène. Mais le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique (Groupe d’action de financement international (GABAC)) qui est une entité régionale a évalué le pays et a souhaité que la RDC fasse des progrès dans cette direction. », a renseigné Gilles De Kerchove.
Il a aussi indiqué qu’ils sont bien disposés à aider le pays mais en fonction des besoins exprimés par les différents ministères.
A cet effet, son organisation a eu l’occasion de rencontrer les équipes du ministère des Finances, et le Procureur Général de la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe.
Il sied de signaler que le projet « Facilité globale » est une initiative de l’Union européenne destiné à aider les pays du monde soumis au contrôle du Groupe d’action de financement international (GAFI) ou bien des organes régionaux en matière de prévention du blanchiment d’argent et de lutte contre le financement du terrorisme.
Il a pour objet d’offrir des services pour tout type d’aide à rédiger les législations, former, coacher et répondre aux besoins réels pour essayer d’être en conformité avec les exigences de GAFI.
Martine Ngalula/stagiaire