a la une
RDC : Patrick Muyaya invite les journalistes à demeurer professionnels
Chaque 2 novembre, le monde célèbre la journée consacrée à la lutte contre l’impunité des crimes commis à l’endroit des journalistes.
A Kinshasa, cette commémoration a été organisée par l’ONG de défense de droits des journalistes JED (Journalistes en danger). Une occasion pour JED de présenter son rapport et aussi pour le Ministre de la Communication et Médias de rappeller aux journalistes le contexte de la guerre médiatique à la suite de l’agression du pays par le Rwanda par l’intermédiaire du M23.
Dans le rapport présenté par JED, il est recensé 124 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias dont 49 journalistes menacés ; 37 journalistes arrêtés ; 18 journalistes agressés ; 17 radios ou émissions interdites; 2 journalistes enlevés et 1 journaliste tué.
Selon TshivisTshivuadi, la situation ne s’est pas du tout améliorée sous l’ère Félix Tshisekedi. Des allégations balayées par le Ministre de la Communication et Médias qui insiste sur les efforts, visibles et palpables, fournis par le Gouvernement.
« Il y a des points pour lesquels j’ai émis des réserves parce que globalement la situation des.journalistes est en évolution. Vous vous souvenez qu’en début d’année, nous avons eu à organiser les états généraux de la Communication et Médias. Et la recommandation principale était la nouvelle Loi. La Loi étant élaborée, elle est au Parlement et fera l’objet des discussions. Malheureusement, il y a encore des cas qui touchent à la liberté de la presse non seulement ici mais principalement dans l’Est dans les zones à problème. », a-t-il indiqué.
Le Ministre Muyaya a rappelé l’engagement pris par le Gouvernement à savoir celui de défendre les journalistes qui exercent leur métier.
A ce sujet, le Chef de l’Etat congolais avait promis de ne pas aliéner l’indépendance de journalistes. Ainsi, pour concrétiser ce vœu du Président, le Porte-parole du Gouvernement va réactiver le mécanisme qui existe déjà avec JED, pour s’assurer de suivre de manière étroite chaque cas répertorié des journalistes stigmatisés ou attaqués pour tel ou autre cas.
A cette occasion, l’homme du changement du narratif a évoqué la nécessité pour les journalistes « de travailler en connaissance du contexte actuel et en tenant compte de la nécessité de rester professionnels à chaque occasion ».
« Nous sommes dans une guerre médiatique. Il y a lieu de nous interroger sur le rôle qui doit être le nôtre. Le journaliste lui-même doit être responsable de sa propre sécurité. », a-t-il insisté.
Cette commémoration était aussi une occasion pour le Président provincial de l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC), Jean Marie Kasamba, d’interpeller les journalistes à plus de professionalisme et éviter l’attitude décriée des gens qui connaissent tout, ceux que les kinois qualifient de « nyosologues ».
« Mon souhait est que la démocratie soit vécue avec la liberté de notre exercice. Nous travaillerons pour que les journaliste trouvent ses lettres de noblesse. », a-t-il promis.
Intervenant à cette commémoration, le professeur Jean-Chrétien Ekambo a annoncé la publication d’un livre blanc sur les indicateurs des atteintes de journalistes à l’ordre public. Cet ouvrage va déterminer ce qui est mis en danger : honorabilité, l’estime, etc.
Au constat fait par JED sur le journalisme qui se meurt, le professeur Ekambo estime qu’il se pose un problème d’entendement.
« Qu’enseignons-nous aux jeunes journalistes? Ils ne sont plus créateurs d’informations mais accompagnateurs. Ils doivent s’inspirer sur les sources humaines (10%)et les sources techniques. Aujourd’hui, nous avons les sources muettes, satellites et espions, de big data, méta données. Le journaliste n’a plus le monopole d’accompagner l’événement comme avant. Mais on lui demande plus alors qu’on le menace. », a-t-il fustigé.
Agnès KAYEMBE