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RDC : Recours à l’emprunt public, l’un de bons choix pour financer le déficit public !

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En période de faible croissance, les rentrées fiscales s’amenuisent et les dépenses publiques augmentent, ce qui peut creuser un déficit public. Le recours à l’emprunt public peut être un choix plus intéressant lorsqu’un gouvernement souhaite financer ce déficit en vue de faire face aux dépenses publiques d’investissement. Les avantages sont nombreux par rapport au mode de financement fiscal. Préalable : mettre fin à l’incertitude politique qui compromet l’environnement économique.

Le gouvernement congolais peut mettre en place une politique de hausse des prélèvements obligatoires pour financer le déficit public mais, cette politique serait aujourd’hui inappropriée et inefficace.

De manière pratique, la hausse des prélèvements obligatoires réduirait les recettes publiques et, de ce fait, dégraderait la liquidité et la solvabilité de l’État. Ainsi, des impôts élevés diminuent les recettes de l’État par rapport à ce que des impôts modérés auraient pu lui apporter.

Autrement dit, lorsque l’impôt est poussé trop loin, il détruit la base sur laquelle il porte, ce qui engendre une perte, non seulement pour les entreprises et les ménages mais, également, pour l’État, en matière de recettes fiscales. Le gouvernement doit seulement renforcer la capacité limitée à collecter les impôts.

Il est très important, quel que soit l’état de nos finances publiques, de continuer à investir. L’argent que l’on peut emprunté aujourd’hui, s’il est bien investi, rapportera plus à l’Etat que ce qu’il coûte en intérêts et en capital.

La RDC peut emprunter chaque année des milliards de dollars sur les marchés financiers et elle peut le faire dans des conditions qui restent bonnes, son taux d’endettement étant faible. Si l’emprunt congolais est réalisé sur les marchés financiers et si les taux d’intérêt demeurent bas, la probabilité que l’opération soit rentable est élevée. Dans ce cas, ce ne sera pas une fuite en avant.

Contrairement aux prélèvements obligatoires, la dette publique est un mode de financement exogène (i.e. elle vient normalement de l’épargne excédentaire dormante que les détenteurs souhaitent faire fructifier volontairement), (Schwengler, 2012), ce qui signifie que les ressources financières qu’elle apporte ne souffrent pas de l’arbitrage des agents économiques entre les services publics qu’ils reçoivent de l’État et les prélèvements obligatoires qu’ils versent à celui-ci.

En clair, cette dette n’exerce pas de ponction directe et immédiate sur le pouvoir d’achat des ménages ou sur la capacité de financement des entreprises. Ces agents économiques ne sont donc pas contraints de modifier leurs comportements de manière significative. Les ménages n’ont pas à réduire leur consommation tout comme les entreprises n’ont pas à faire baisser leurs investissements. S’ils le font, ce sera certainement de manière très faible.

Par conséquent, la base fiscale ne sera pas entamée car l’effet distorsif est inexistant ou marginal, ce qui permet à l’État de collecter normalement (conformément aux prévisions) les impôts et les cotisations sociales. Il nous semble donc nécessaire que l’Etat congolais s’endette pour que le gouvernement ne puisse pas procéder à des ajustements budgétaires massifs et indésirables dans d’autres postes essentiels des dépenses publiques.

Dans l’optique de combler ce déficit, la possibilité d’augmenter les impôts et/ou de diminuer les dépenses peut faire courir le risque d’amplifier et de prolonger le ralentissement de l’activité économique jusqu’à la récession. La dette peut donc apparaître comme un moyen de soutenir un certain nombre de dépenses publiques tout en permettant de ne pas être trop contraint par la diminution des recettes fiscales.

Le dernier avantage de la dette c’est qu’elle permet surtout de soutenir plusieurs dépenses publiques qui peuvent s’avérer fondamentales, favoriser la croissance potentielle à long terme, comme par exemple les dépenses d’investissement public dans les infrastructures des transports et communications qui intensifient les échanges, entraînent des économies d’échelles et abaissent les coûts de production.

Certains investissements dans le domaine des transports ont été réalisés : la création d’une compagnie aérienne publique (Congo Airways) et d’une compagnie publique de bus (Transco à Kinshasa) ; le renforcement des entreprises publiques ferroviaires Onatra (remise en activité de grands bateaux : l’ITB Kokolo et le M/S Gungu) et SNCC (achat en cours des trains de la ligne Kinshasa-Matadi). On peut enfin citer la construction du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, qui, selon des experts, n’est pas un modèle agricole approprié pour la RDC.

Ces infrastructures de transport et de communications devraient accélérer le processus de développement en cours en rendant par exemple moins coûteux mais relativement efficaces les investissements dans l’agriculture (rurale, familiale…). Cela représente déjà un progrès, mais reste très insignifiant par rapport au besoin national.

L’emprunt public peut à la fois permettre le développement de ces entreprises publiques qui vivent encore avec des subventions de l’Etat et de financer les autres projets d’infrastructures socialement productives.

Il pourrait également permettre à l’Etat congolais de rationaliser ses moyens pour pouvoir payer les coûts des réformes sur le long terme déjà engagées. En d’autres termes, grâce à l’emprunt, l’Etat congolais peut gérer le coût de transition des réformes. Les réformes à court terme peuvent aider à financer les réformes sur le long terme.

Cet argument sous-entend que tous les investissements publics nécessaires contribuent à améliorer le bien-être et la productivité de l’ensemble de l’activité économique. C’est donc l’investissement dans la croissance qui est la première fonction de l’Etat. Allons – y !

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