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RDC : Tshisekedi instruit une enquête judiciaire sur la mégestion de la RVA

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Bilenge Fauteuil

Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a instruit le vice-premier ministre, ministre de la Justice et garde des sceaux de faire diligenter une enquête judiciaire sur la « mégestion » et « l’incapacité » de la Régie des voies aériennes (RVA) d’assurer le paiement des salaires de son personnel. C’est ce qui ressort de la réunion du Conseil des ministres qui s’est tenue ce lundi 4 mai 2020.

D’après le compte-rendu fait par le porte-parole du Gouvernement, plusieurs plaintes faisant état d’une situation de plus en plus intenable ont été reçues par le chef de l’Etat autour de ce dossier alors que les indicateurs de cette entreprise du portefeuille de l’Etat sont encourageants.

Entre les lignes, l’allusion est faite notamment sur la perception et la gestion de la Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (IDEF), communément appelée « Go-Pass ». Si tout passager d’un vol international est contraint de payer 50 USD, celui qui embarque sur un vol national débourse 10 USD. 

Depuis 10 ans de perception de cette redevance, des voies se sont levées pour émettre des soupçons sur la mégestion de ces fonds. D’après le directeur général de la RVA, les revenus collectés par la société étatique qu’il dirige oscillent autour de 1,5 million de dollars américains chaque mois. Et sur l’année, ils se chiffrent autour de 18 millions de dollars américains. 

« L’IDEF a servi à sécuriser à 99% l’espace aérien congolais et à lever des fonds d’investissements extérieurs », a -t-il précisé à une question de Zoom Eco lors d’une émission diffusé sur Télé 50 il y a une année.

De l’utilisation de ces fonds, a-t-il ajouté, « il y a des équipements achetés qui ont coûté entre 25 et 26 millions USD. Cela représente à peu près 15%. Le reste a été reversé au fonds de contrepartie pour permettre aux bailleurs de fonds de financer la RVA pour des investissements au profit des infrastructures aéroportuaires. A titre d’exemple, à la première phase du Projet priorité sécurité de navigation aérienne (PPSA) où la BAD nous a financés à hauteur de 159 millions USD, l’IDEF a contribué à hauteur de 38 millions USD. »

Avec l’arrêt du trafic aérien en Rd Congo suite aux mesures de confinement liées à la riposte au coronavirus, la RVA a déclaré son incapacité à pouvoir assurer la continuité de la prise en charge des salaires de son personnel.

A RE(LIRE) : RVA se dit incapable de payer les salaires suite à la fermeture des frontières aériennes

Une décision qui surpris l’Intersyndicale d’autant plus qu’à peine un mois après la mise en place de service minimum, cette grande société dont les indicateurs étaient pourtant au vert, se retrouve dans une telle situation au motif de la nullité de la production. 

« En vue de lever toute opacité et ainsi mettre fin au tabou financier de la RVA, nous demandons au Gouvernement de la République, à travers les autorités concernées, de prendre toutes les mesures conservatoires idoines aux fins de diligenter, sans délai, un audit extérieur pour s’enquérir de la santé exacte de la société et de la manière dont ses finances ont été globalement gérées », avait – t – elle précisé mi avril dernier.

Cette demande d’audit a visiblement touché la sensibilité du chef de l’Etat qui avait promis, lors de son passage au Vatican le 17 janvier dernier, une série d’audits sur la gestion notamment du Go-Pass. Quoi de plus normal qu’il passe aujourd’hui à la concrétisation de sa promesse faite au peuple congolais.

Ainsi, Félix Antoine Tshisekedi attend du vice-premier ministre, ministre de la Justice le Rapport « circonstancié » de cette enquête judiciaire avant la prochaine réunion du Conseil des ministres, probablement ce week-end. D’où, la nécessité pour Me Celestin Tunda Ya Kasende d’agir en toute diligence. 

La dénonciation présidentielle faite en juin 2015 par le conseiller spécial anti-corruption du chef de l’Etat de l’époque, Luzolo Bambi Lesa, ciblait déjà la gestion opaque des Go Pass (Idef) et la surfacturation sur les travaux de réhabilitation de 4 000 mètres de la piste de l’aéroport international de Ndjili. 11 millions de dollars avaient été attribués à Sogea Satom pour 400 mètres des travaux d’excavation.

Si le lancement des travaux de construction de la nouvelle aérogare de l’aéroport international de Ndjili ont été lancé par l’ancien chef de l’Etat, Joseph Kabila le 2 mai 2018 pour une durée de 36 mois, deux ans plus tard, rien de substantiel en termes d’infrastructures n’est encore visible.

De quoi se demander à quoi ont servi réellement les 20 millions USD avancés par le Gouvernement sur le 53 millions USD constituant sa part de contrat avec Exim Bank China qui, elle, devrait financer le projet à 85%, soit 300,9 millions USD.

Emilie MBOYO

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