a la une
RDC : voici les mesures du Gouvernement pour renforcer la filière café-cacao

Le Gouvernement central par le baïs du Ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, cible quelques mesures pour faire face à l’exclusion éventuelle de café et cacao congolais sur le marché de l’Union européenne (UE).
Ces mesures ont été révélées au cours d’un briefing organisé, le lundi 30 décembre 2024, par le Ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. Il s’agit notamment de :
1. Organiser d’une tripartite Gouvernement- UE-MONUSCO pour clarifier les dispositions du Règlement;
2. Définir, distinguer et délimiter les zones agricoles, forestières (de conservation) et urbanistiques;
3. Renforcer l’Agence Nationale de Promotion des Exportations (ANAPEX) et l’Office National des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC)
4. Mettre en place un dispositif national de certification en collaboration avec l’Office Congolais de Contrôle. Ce qui éviterait de recourir aux auditeurs extérieurs qui évoquent souvent l’insécurité comme frein à l’exécution de leur mission;
5. Renforcer l’initiative « Couloir vert Kivu-Kinshasa », le Nord-Kivu et l’Ituri étant dans ce couloir;
6. Organiser un guichet unique pour la certification de tous les produits agricoles à exporter;
7. Dialoguer avec les certificateurs actuels FLOCERT et AFRICERT pour lever les obstacles liés à la certification;
8. Accélérer la mise en place de Kinshasa Mercantile Exchange (K.M.E);
9. Intensifier les Zones Economiques Spéciales à travers le pays pour la transformation locale de nos ressources;
10. Diversifier les marchés en saisissant les opportunités offertes par l’AGOA pour les États-Unis, et l’Asie qui regorge près de la moitié des consommateurs sur la planète;
11. Renforcer la meilleure collaboration avec l’Union européenne qui est un partenaire privilégié pour la RDC afin de mettre en place des systèmes de diligence raisonnée, c’est-à-dire des mécanismes de surveillance et de rapportage sur les processus de production, de transformation et de commercialisation des produits.
Pour le Ministre congolais du Commerce extérieur, il s’agit d’une confusion inacceptable.
« La pollution sur toute la planète terre se présente comme suit : l’Europe, les États-Unis, la Chine, le Japon… tous ces pays industrialisés polluent la planète à 90 %. Et l’Afrique pollue la planète à 4%. Toute l’Afrique avec ses 54 pays est la première victime du changement climatique. Si on doit prendre la proportion de la RDC, il faut diviser ces 4 % par 54 pour trouver la proportion de la pollution de la RDC… Donc normalement, les pays qui devraient être condamnés et pour lesquels on devait voter des résolutions des règlements sont les pays européens, américains asiatiques et par les pays africains. Donc, c’est l’inverse ce qu’on fait, parce que nous les pays africains, on n’a pas d’outils des sanctions. Nous sommes victimes de ceux-là qui pourtant sont les pollueurs. », a-t-il soutenu.
Et d’ajouter : « Le Gouvernement doit faire très attention parce qu’à côté de l’agression rwandaise, lorsque nous voulons changer le modèle économique, on nous impose une autre guerre économique. Comme il est constaté que l’ancien modèle économique, basé sur les matières premières, a échoué et que nous voulons migrer vers un autre modèle agricole, on commence à inventer des choses. »
Il sied de rappeler que l’UE menace de mettre en application la réglementation européenne « zéro déforestation ». Celle-ci interdit l’importation de produits agricoles issus de terres où la déforestation s’est produite après le 31 décembre 2020.
Selon les autorités du Gouvernement congolais, l’entrée en vigueur de cette mesure, initialement prévue au 1er janvier 2025, est reportée au 30 décembre 2025.
AGNES KAYEMBE