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Washington : les participants à IVLP édifiés sur les meilleures pratiques du journalisme d’investigation

Le Consortium International des journalistes d’investigation (ICIJ) a échangé, ce jeudi 15 février 2024, avec les professionnels des médias prenant part à International Vistors Leadership Programm, IVLP. Ces journalistes, tous venus d’Afrique, ont été édifiés sur les meilleures pratiques en matière du journalisme d’investigation.
ICIJ est réputée pour la qualité et la profondeur de ses enquêtes. C’est le cas de « Panama Papers » qui avait mis en lumière un vaste système d’évasion fiscale.
D’après Madame Nicole Sadek qui a animé la matinée d’échange, l’ICIJ est un réseau mondial de plus de 190 journalistes d’investigation dans plus de 65 pays qui collaborent à des reportages d’investigation approfondis.
Et par définition, le journalisme d’enquête, ou journalisme d’investigation est un genre journalistique qui se caractérise par des recherches approfondies sur un sujet délicat et d’intérêt général, en consultant et recoupant plusieurs sources pour révéler des faits, en résistant à la tentation de la course à l’exclusivité.
Le journaliste d’enquête cherche à révéler des informations dissimulées et à faire éclater au grand jour la vérité. Pour cela, il fait des recherches approfondies, consulter plusieurs sources, interroger des spécialistes du sujet ou des témoins, trier les informations, les hiérarchiser afin de découvrir des faits inédits.
Fonctionnement de l’ICIJ
Le fonctionnement du consortium permet aux lanceurs d’alerte de révéler des scandales et de leur donner une résonance médiatique.
Le consortium s’appuie également sur le public. Ainsi, les lanceurs d’alerte ou simples citoyens peuvent transmettre des informations aux journalistes de l’ICIJ.
En retour, quand il le juge pertinent, le consortium met tout ou une partie des données de ses enquêtes à la disposition du public dans le but d’ouvrir encore plus l’investigation et éventuellement découvrir de nouveaux scandales.
La mission du Consortium International des journalistes d’investigation consiste à étendre le journalisme de type « chien de garde » en se concentrant sur des problèmes qui ne s’arrêtent pas aux frontières nationales : crime transfrontalier, corruption et responsabilité des Gouvernements.
Une partie de l’équipe est basée en permanence à Washington et les autres journalistes travaillent dans des rédactions sur tous les continents.
Meilleures pratiques du journalisme d’investigation
Ici, il s’agit de retenir les meilleures pratiques :
1°Utiliser la recherche avancée pour trouver des sources de qualité.
Le journalisme d’investigation nécessite de pouvoir citer des sources pour corroborer les faits révélés et replacer ces nouvelles informations dans leur contexte.
2° Vérifier et re-vérifier.
Lors d’une recherche, il est commun de trouver des données, des affirmations, des images et des documents faux ou qui manquent de précision.
Chez ICIJ, cela se fait en trois étapes : on trouve l’information ; on la vérifie et on contrôle le vérificateur de l’information.
3° Trouver l’angle de votre sujet en s’intéressant au contexte.
Lorsqu’on démarre une recherche, il faut se demander ce qu’on espère trouver.
Les sujets larges sont souvent tentants mais sont impossibles à couvrir dans leur ensemble. Il faut donc rétrécir le champ.
4° Créer des alertes pour rester à jour sur son sujet
Il est crucial de ne jamais manquer de nouvelles informations sur le sujet qu’on traite.
Madame Nicole Sadek a souligné que l’intelligence artificielle rend le travail du journaliste d’investigation à la fois facile et difficile.
Elle a attiré l’attention des participants sur les risques auxquels s’exposent les journalistes d’investigation. Il s’agit notamment du risque d’assassinat, d’acharnement judiciaire des institutions visées, risques pour les lanceurs d’alerte, risque des poursuites en diffamation, dans les pays où existe un droit très strict et restrictif sur le sujet, comme la France.
Aux États-Unis, il existe une loi qui protège le journalisme d’investigation.
Tout en invitant les participants à plus de rigueur pour ce genre journalistique, l’oratrice a insisté sur le fait que le journalisme d’investigation est d’abord un état d’esprit. Aussi, il faut mettre plus de temps dans l’investigation des sujets proposés par le public ou le lanceur d’alertes.
Nadine FULA
Participante IVLP 2024
Washington DC/ USA