Afrique : l’intelligence artificielle pourrait générer jusqu’à 1.200 milliards USD d’ici 2030

L’intelligence artificielle (IA) pourrait générer jusqu’à 1.200 milliards de dollars américains pour l’Afrique d’ici 2030, représentant une augmentation de 5,6 % du PIB du continent.

C’est ce qui a été révélé ce jeudi 7 novembre 2024 au cours de l’ouverture du forum sur la gouvernance de l’Internet en Afrique centrale .

D’après les experts du secteur, cette croissance est particulièrement pertinente pour des pays comme la RDC, qui cherchent à renforcer leur écosystème numérique.

Lors de l’ouverture du forum sur la gouvernance de l’Internet en Afrique centrale, Christian Katende, président de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPTC), a souligné l’importance cruciale de cette transition numérique.

La RDC se positionne comme un carrefour stratégique pour les échanges numériques entre le Nord et le Sud. Cette position géographique unique offre des opportunités pour le développement d’infrastructures numériques essentielles.

Le président de l’ARPTC a mis en avant les projets ambitieux visant à améliorer la connectivité et à assurer un accès universel à Internet, conditions sine qua non pour le déploiement efficace des solutions d’IA.

L’IA a le potentiel de transformer divers secteurs en RDC, notamment la santé, l’agriculture et l’éducation. Ces domaines peuvent bénéficier d’améliorations significatives en matière d’efficacité et de productivité grâce à l’intégration des technologies avancées.

Le forum a permis d’explorer ces applications concrètes et leur impact potentiel sur la vie quotidienne des congolais.

Malgré ces opportunités, la RDC doit faire face à des défis majeurs.

Le manque de compétences techniques et d’infrastructures adéquates constitue un frein à l’adoption généralisée de l’IA.

Les autorités commencent à mettre en place des stratégies nationales pour encourager cette adoption, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour préparer une main-d’œuvre qualifiée.

Le développement de programmes de formation en IA est essentiel pour préparer les jeunes congolais aux emplois du futur.

Des initiatives éducatives doivent être mises en place pour assurer que la population puisse tirer parti des technologies émergentes.

Le forum va également aborder la nécessité d’une coopération régionale pour partager les connaissances et les ressources.

À l’échelle mondiale, le marché de l’IA pourrait atteindre une valeur de 1.847,5 milliards de dollars d’ici 2030. Cela représente une croissance significative par rapport aux 207,9 milliards de dollars estimés en 2023.

Les secteurs tels que la santé, l’agriculture et l’éducation devraient bénéficier considérablement de cette intégration technologique.

Avec l’essor rapide de l’IA, des préoccupations émergent concernant la protection des données personnelles et la nécessité d’une gouvernance éthique.

Les participants au forum vont discuter des meilleures pratiques pour établir un cadre réglementaire qui protège les droits des citoyens tout en favorisant l’innovation.

Bien que l’IA puisse automatiser des millions d’emplois, elle devrait également créer de nouveaux postes dans des domaines tels que la technologie et la gestion des données. L’équilibre entre ces deux aspects sera crucial pour garantir que les bénéfices économiques soient partagés équitablement.

Les discussions au forum ont souligné l’importance d’une coopération renforcée entre les pays d’Afrique centrale. Partager les meilleures pratiques et les ressources peut accélérer la transformation numérique dans toute la région, permettant ainsi aux pays moins avancés technologiquement de rattraper leur retard.

Avec une volonté politique forte et des investissements ciblés, la RDC peut devenir un acteur clé dans le paysage numérique africain.

La capacité du pays à exploiter pleinement le potentiel de l’IA dépendra de sa détermination à surmonter les défis existants.

Le forum sur la gouvernance d’Internet à Kinshasa représente non seulement une plateforme de discussion mais aussi un catalyseur d’action pour façonner un avenir numérique inclusif et durable en Afrique centrale.

Les enjeux sont considérables, mais avec une volonté collective et une vision stratégique, le continent peut transformer ces défis en opportunités significatives.

Cet événement illustre bien comment l’intelligence artificielle peut devenir un levier puissant pour le développement socio-économique en Afrique centrale, tout en appelant à une approche responsable et éthique dans son adoption.

Mitterrand MASAMUNA