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Afrique

Afrique subsaharienne : la croissance attendue à 4,3 % en 2027

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C’est un message d’espoir teinté de prudence que livre la Banque mondiale dans son rapport Africa’s Pulse publié le 23 avril 2025, en marge des Assemblées de printemps des institutions de Bretton Woods.

Alors que la région se remet lentement des chocs exogènes, une reprise graduelle est en vue… à condition de naviguer habilement dans un contexte géopolitique incertain.

L’Afrique subsaharienne amorce une remontée modeste.

Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, la croissance du PIB régional devrait passer de 3,3 % en 2024 à 3,5 % en 2025, avant de s’accélérer pour atteindre 4,3 % entre 2026 et 2027.

Ce regain d’activités témoigne d’une résilience certaine, mais il masque une réalité contrastée.

Les locomotives économiques du continent, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola, peinent à jouer leur rôle de catalyseurs.

Confrontés à des tensions politiques internes, à des chocs énergétiques et à des réformes inabouties, ces trois pays ralentissent l’élan régional.

Si l’on exclut ces économies majeures, la croissance projetée pour le reste du sous-continent bondit à 4,6 % dès 2025 et jusqu’à 5,7 % d’ici 2027. Un dynamisme porté notamment par les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, les économies enclavées d’Afrique de l’Est et les pays ayant su diversifier leurs moteurs de développement.

Cependant, les perspectives restent fragiles. La Banque mondiale pointe du doigt les risques accrus liés à l’instabilité géopolitique mondiale, aux tensions commerciales, à la volatilité des prix des matières premières et à l’endettement croissant de certains États.

Cependant, pour sortir de cette croissance à deux vitesses, les experts recommandent des mesures ciblées :

1. Renforcement de la gouvernance économique : La lutte contre la corruption, la transparence budgétaire et la prévisibilité des politiques publiques demeurent des leviers essentiels pour attirer les investissements et stabiliser les devises locales.

2. Diversification économique : Trop dépendants du pétrole, du gaz ou des minerais, plusieurs pays doivent accélérer leur transition vers des économies plus résilientes, en misant sur l’agriculture moderne, les services numériques, l’industrialisation verte et les chaînes de valeur régionales.

3. Investissements dans le capital humain : Éducation, santé, innovation… l’Afrique ne pourra maintenir un rythme soutenu de croissance inclusive sans renforcer ses capacités humaines. Le dividende démographique ne sera un atout que si les jeunes accèdent à des emplois décents et à des formations adaptées.

4. Accès au financement : La réduction des risques perçus par les bailleurs de fonds, l’amélioration de la gestion de la dette publique et le développement de marchés financiers locaux sont des priorités urgentes pour créer un environnement favorable au crédit et à l’entrepreneuriat.

L’Afrique subsaharienne est sur une trajectoire de redressement, mais cette relance restera incomplète sans réformes structurelles profondes. Le défi est désormais stratégique : il s’agit de transformer la croissance quantitative en développement durable, équitable et souverain. Pour cela, la volonté politique sera aussi déterminante que les prévisions économiques.

Flory Musiswa

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