Quantcast
Connect with us

Afrique

Afrique subsaharienne : la croissance par habitant plafonne à 1,8 %, la pauvreté persiste malgré les efforts

Published

on

IMG 6362

Publié le 23 avril 2025 en marge des Assemblées de printemps des institutions de Bretton Woods, le dernier rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale sonne l’alarme : malgré des prévisions de croissance en légère hausse, l’Afrique subsaharienne demeure exposée à un avenir incertain où les risques géopolitiques, climatiques et sociaux pourraient freiner durablement la lutte contre la pauvreté.

À première vue, les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne s’annoncent encourageantes : une croissance de 3,5 % en 2025 et 4,3 % entre 2026 et 2027. Pourtant, à y regarder de plus près, les fondations restent fragiles.

La Banque mondiale avertit que les risques qui pèsent sur la région sont orientés à la baisse, au cœur d’un environnement mondial plus instable.

Les menaces sont multiples : incertitude politique prolongée, fragmentation accrue du commerce international, tensions géopolitiques régionales, baisse des budgets d’aide étrangère et aléas climatiques extrêmes. Si ces facteurs venaient à s’intensifier, leurs impacts indirects pourraient, selon l’analyse préliminaire de la Banque, s’avérer plus graves encore que leurs effets directs sur la croissance.

Sur le plan social, le constat est tout aussi préoccupant. Le revenu réel par habitant devrait, en 2025, rester inférieur de 2 % à son niveau de 2015. Même si une légère accélération est prévue, avec une croissance annuelle moyenne par habitant estimée à 1,8 % d’ici 2027, cela ne suffira pas à faire reculer significativement l’extrême pauvreté.

Le taux de pauvreté, défini selon le seuil de 2,15 dollars par jour en parité de pouvoir d’achat, ne passerait que de 43,9 % en 2025 à 43,2 % en 2027.

Pour inverser durablement cette tendance, les experts de la Banque mondiale préconisent une réorientation des priorités publiques et une transformation en profondeur des modèles économiques :

1. Cibler les secteurs à fort impact social : L’agriculture vivrière, le commerce informel, les services de proximité ou encore l’économie numérique peuvent générer massivement des revenus pour les populations pauvres. Ces secteurs nécessitent des investissements ciblés, des incitations fiscales et des mécanismes de microfinancement adaptés.

2. Réduire la vulnérabilité aux chocs climatiques : Les pays doivent intégrer l’adaptation climatique dans leurs stratégies budgétaires et d’investissement, en protégeant les infrastructures, en diversifiant les sources d’énergie et en promouvant des pratiques agricoles résilientes.

3. Repenser les partenariats internationaux : Face à la baisse attendue de l’aide étrangère, il devient urgent de nouer de nouveaux accords avec les partenaires privés, les fonds souverains africains et les investisseurs institutionnels. L’enjeu : mobiliser des financements innovants sans alourdir la dette publique.

4. Mettre l’accent sur la croissance inclusive : La croissance ne peut être un simple indicateur macroéconomique. Elle doit se traduire par une amélioration tangible des conditions de vie, via des politiques redistributives, des programmes d’inclusion financière et des mécanismes de protection sociale soutenus.

L’Afrique subsaharienne se trouve à la croisée des chemins : entre promesses de croissance et stagnation sociale, elle doit relever le défi de transformer des chiffres encourageants en progrès humain.

Dans un monde de plus en plus fragmenté, la clé réside dans sa capacité à bâtir une économie résiliente, inclusive et souveraine. Sans cela, les gains annoncés resteront l’apanage de quelques-uns.

Flory Musiswa

Advertisement
Advertisement Zoomeco

Edito

ZoomEco TV