a la une
Afrique : l’adaptation au changement climatique pourrait exiger jusqu’à 100 milliards USD d’ici 2040 (Rapport)

La société financière internationale (IFC) affirme dans un rapport publié le 9 novembre 2022 que les opportunités d’investissement offertes par le secteur privé en Afrique dans l’adaptation au changement climatique pourraient atteindre 100 milliards de dollars américains d’ici 2040.
Dans le rapport intitulé « L’adaptation aux catastrophes naturelles en Afrique : Quel est l’intérêt pour le secteur privé ? », les spécialistes précisent que ce chiffre (qui correspond à 5 milliards de dollars américains par an) constitue une estimation qui ne prend en considération que les opportunités d’investissement commercialement viables et qui dépend de la disponibilité des technologies nécessaires et d’un climat d’investissement favorable.
Afin d’estimer les opportunités d’investissements initiaux potentiels au niveau de chacun des 43 pays africains étudiés, les auteurs du rapport ont pris pour hypothèse un retour sur investissement à long terme de 8 %, soit le seuil utilisé par l’IFC pour décider ou non de réaliser de nouveaux investissements.
La filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé renseigne cependant que ses estimations se basent sur les investissements initiaux nécessaires au niveau de chaque pays pour compenser les pertes dues aux sécheresses et aux inondations, dans l’hypothèse où la gravité et la fréquence de ces événements restent inchangées au cours des vingt prochaines années.
« Ces catastrophes étant susceptibles de devenir plus fréquentes et plus graves à l’avenir, les besoins d’investissement devraient être encore plus importants », souligne l’IFC.
Selon le rapport, l’Afrique est le continent le plus vulnérable au changement climatique, en raison notamment de sa forte dépendance à l’égard de l’agriculture pluviale et de sa capacité limitée à répondre et à s’adapter aux événements climatiques extrêmes.
L’une des conclusions les plus surprenantes du rapport indique que « les opportunités d’investissement les plus prometteuses se trouvent dans des pays à faible revenu, notamment l’Eswatini, le Malawi, la Namibie, le Niger et la Mauritanie ».
Dans chacun de ces pays, les investissements potentiels commercialement viables pourraient représenter plus de 1 % de leur PIB la première année.
L’IFC estime par ailleurs que les institutions de financement du développement ont un rôle essentiel à jouer pour encourager l’investissement privé grâce à des mécanismes de partage des risques. Elle indique, dans ce cadre, que son partenariat avec le groupe israélien spécialisé dans les technologies de micro-irrigation constitue un exemple des initiatives visant à soutenir l’investissement privé dans l’adaptation au changement climatique en Afrique.
Olivier KAFORO