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Afrique : suite à la rareté des engrais chimiques, l’Ouganda recourt aux moyens naturels

Les engrais chimiques sont de plus en plus rares sur les marchés dans plusieurs pays africains. Les coûts de ces engrais chimiques se vendent à la hausse depuis un certain moment.
Pour assurer la continuité de la production, un groupe de producteurs ougandais fait recours à la manière naturelle en utilisant des produits biologiques au sein de leurs activités.
En effet, suite aux embargos commerciaux, au blocage des ports, 30 à 40 % du total des engrais chimiques disponibles se font rares.
L’Europe en a besoin, le Brésil en a besoin, les États-Unis en ont besoin, donc ils vont ailleurs qu’en Afrique.
L’initiative en faveur des engrais organiques est menée par une entreprise appelée « Marula Protéen » qui utilise les asticots des mouches soldats noires pour transformer les déchets organiques en engrais.
Cette matière première, facilement disponible, fournit un engrais organique propre et sûr sur lequel les agriculteurs ougandais peuvent compter, tout en améliorant le sol de leurs exploitations.
À en croire Tommie Hooft, PDG, co-fondateur de Marula Protéen, ce résultat s’obtient en déchiquetant tous les déchets, en les faisant fermenter dans des fûts, ainsi la fermentation rend les déchets mous, puis les déchets mous sont donnés aux asticots pendant une période de 7 à 8 jours. Ces asticots qui les mangent les consomment avec leurs enzymes, ils décomposent tous les déchets.
En fait, le caca de la larve est l’engrais similaire à ce qui se passe dans la nature.
« Dans la nature, une chose meurt, pourrit ensuite mangée par les asticots, elle va dans le sol. C’est donc le processus imité. », a-t-il expliqué.
Selon le PDG de Marula Protéen, de nombreux agriculteurs ougandais dépendaient auparavant des engrais azotés, mais le produit de cet engrais chimique a doublé depuis le début de la guerre en Ukraine. Le conflit a fait grimper le prix du gaz naturel, un ingrédient clé des engrais, et a entraîné de sévères sanctions contre la Russie, un grand exportateur d’engrais.
Afin de promouvoir un cadre de durabilité, Marula Protéen donne également aux petits exploitants agricoles les moyens de produire leurs propres engrais et aliments pour animaux.
L’entreprise fournit aux agriculteurs des larves de cinq jours qu’elles élèvent pour produire leurs propres engrais.
Olivier KASANDA/ Stagiaire