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Albert Yuma à DRC NRJ6 : « le bilan en matière d’énergie demeure déficitaire si on compare le niveau de production à celui de consommation »

Le Président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma, déplore le bilan en matière d’énergie qui demeure déficitaire lorsque l’on compare le niveau de production à celui de consommation. Ce, alors que le pays dispose d’énormes potentialités mais aussi des vraies opportunités dans le secteur d’énergie.
Albert Yuma a fait cette réflexion devant les participants à la 6ème Conférence sur l’énergie ouverte, ce vendredi 2 décembre 2022, à l’hôtel Memling de Kinshasa.
« Contrairement aux éditions précédentes, cette fois-ci le format était réduit », a souligné le Président de la Commission nationale d’énergie de la FEC, Eric Monga, organisateur de cette Conférence.
Parmi les orateurs de cette première journée, Albert Yuma a attiré l’attention des parties prenantes de ce secteur à penser réaliser des investissements importants dans le secteur de l’énergie pour que la croissance économique, que connaît le pays depuis plus deux décennies, soit soutenue et durable.
Pour le seul secteur minier de la partie Sud-Est du pays, note Albert Yuma, le déficit en énergie électrique est estimé à 1 000 MW. Ce déficit augmente pour atteindre plus de 1 200 MW lorsqu’on intègre l’extension des projets tels que Kamoa Kakula, une deuxième mine de production du cuivre au monde, les mines situées autour de Kisanfu et les autres projets qui sont développés dans la partie Nord et Est du pays.
« Lorsqu’on ajoute les ambitions contenues dans le Plan Directeur d’Industrialisation, l’on remarque que les besoins en énergie électrique sont énormes, le déficit en fourniture électrique va se creuser davantage et la nécessité d’avoir une offre suffisante en termes de production locale d’électricité va de plus en plus se manifester pour ne pas limiter le développement du pays et l’exposer aux menaces liées à dépendance énergétique envers les pays voisins.
Malgré ce déficit, il y a toutefois une lueur d’espoir avec des avancées réalisées depuis la promulgation, en juin 2014, de la Loi relative à la libéralisation effective du secteur de l’électricité.
En effet, ces avancées au niveau du cadre légal ont permis d’accélérer des projets privés dont la réalisation permettra de contribuer à la résorption du déficit énergétique auquel le pays fait face et qui retarde son processus d’industrialisation, de la diversification de son économie. Bref, le développement économique durable du pays est mis en difficulté par manque d’énergie.
S’agissant des avancées constatées dans le secteur de l’énergie, il y a lieu de noter la mise en place, en 2018, de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) et de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) ainsi que la nomination de leurs animateurs intervenue en 2020.
L’accompagnement du Gouvernement congolais dans l’avancement de certains projets énergétiques est aussi salutaire. C’est le cas du projet Kipay Sombwe sur la rivière Lufira, Tembo Power sur la rivière Kakule dans la zone de Lubudi ou Great Lake Energy sur le fleuve Congo à Kinsuka et tant d’autres.
En outre, le développement des projets privés tant dans le transport que dans la fourniture de l’électricité à plusieurs ménages et aux entreprises par leurs propres réseaux isolés a eu un impact considérable. C’est le cas de SOCODEE, Virunga Energies, NURU, Energie du Nord Kivu.
Bien d’autres innovations portent sur la modification et l’assouplissement du contrat type de concession ; la réhabilitation et la construction de certaines centrales hydroélectriques ; le relèvement des tarifs de la Société Nationale d’Electricité (SNEL) pour conformer l’exploitation de cette entreprise publique à la réalité économique; le travail amorcé sur l’allégement des taxes dans le secteur notamment avec la révision de l’Arrêté interministériel du 15 août 2020 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité.
Rappelons que cette Conférence constitue un espace de réflexion et de débat dans le but de trouver, de façon concertée entre les différents acteurs intervenant dans le secteur, des solutions appropriées pour lever les contraintes qui pèsent au développement du secteur de l’énergie en République Démocratique du Congo.
Le programme du samedi 3 décembre 2022 prévoit un panel composé des Ministres intervenant dans le secteur de l’énergie en République Démocratique du Congo (RDC).
Nadine FULA