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RDC : « Contrats chinois », les dessous des cartes

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Chercheuse à l’université de Roskilde au Danemark, Dr Johanna Malm a publié un rapport qui décrit les développements, de 2007 à 2011, autour d’une ligne de crédit de 6 milliards $US de la China Exim Bank pour le financement d’un projet minier et des infrastructures en RDC, connu sous le nom du contrat chinois.

Le rapport montre que le FMI a décrit le prêt de 3 milliards $US pour la construction des infrastructures au sein de cet accord comme un prêt concessionnel moins cher, alors qu’en fait il était un prêt commercial beaucoup plus cher.

« En dénaturant la valeur et de la nature du prêt, le FMI a privé le peuple de la RDC, des informations cruciales autour des coûts réels de l’affaire », a dit la Dr. Malm, convaincu que « ça montre également que le FMI était prêt à desserrer ses limites de la dette dans le but de conserver son pouvoir et sa pertinence. »

En effet, indique-telle, le FMI a compromis son cadre de viabilité de la dette en RDC en 2009, représentant «les contrats chinois» comme un prêt concessionnel moins cher, alors qu’il ne l’est pas. « Avant tout, le FMI a fait ça pour s’assurer que la RDC pourrait avancer dans le processus d’allégement de la dette, qui avait été bloqué par les contrats chinois ». Malm continue, « mais pour des raisons politiques, le FMI a également été obligé de minimiser le défi relevé par le prêt chinois contre son cadre de viabilité de la dette. »

Ingérence du FMI dans les prêts africains
Le rapport de Malm montre que les actions du FMI en RDC ne fait pas exception. L’organisation a fait des compromis similaires en Angola (2009) et au Ghana (2011-2012), et elle a également révisé son cadre de viabilité de la dette en 2009. Ces révisions ont rendu le cadre plus flexible, permettant une mise à l’échelle temporaire des prêts commerciaux. Dr. Malm fait valoir que le FMI a fait cette révision en réponse au défi relevé par les prêts chinois – tout cela afin que l’organisation ne perde pas son pouvoir d’établir des normes dans le domaine du financement du développement.

«Il est important de considérer que les prêts chinois remettent en question le pouvoir du FMI d’établir des normes seulement quand ces prêts se matérialisent,» dit-elle. « Ce n’est pas une priorité de la politique étrangère chinoise de défier le FMI. Ça veut dire que ce genre de défis ne se produisent que si les entreprises et les banques chinoises jugent commercialement viable d’offrir ce type de prêts commerciaux aux pays africains. » a-t-elle martelé.

Plus de transparence nécessaire
Même si le prêt de 3 milliards SUS pour la construction des infrastructures au sein des «contrats chinois» est un prêt commercial et non un prêt concessionnel à faible coût, il peut toujours être bon pour le développement de la RDC, Dr Malm souligne – mais seulement si les projets d’infrastructure sont mis en œuvre correctement.

« A moins que le gouvernement de la RDC apporte des améliorations importantes à la transparence à cet égard, il sera impossible de savoir », dit-elle. « Le peuple congolais a le droit d’examiner les termes de cet accord, ainsi que la mise en œuvre des projets d’infrastructures ».

Il convient de noter à la suite de Malm que son travail ouvre d’autres voies pour de nouvelles recherches. D’autant plus que l’auteur a mené ure recherche empirique fondée sur la présence chinoise dans les pays africains depuis qu’elle a terminé ses études en 2008 (MA Peace and Conflict Studies, Université d’Umea, Suède; BA Science prolifique, Université de Stellenbosch, Afrique du Sud).

Entre 2007 et 2009, elle a occupé des postes de chercheur au Centre d’études chinoises à l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud. Pendant bette période, Malm a effectué le travail de terrain en République démocratique du Congo, le Gabon et l’Ouganda, et complété des visites de recherche plus courtes vers la Chine et le Cameroun. Cette expérience lui a permis d’écrire et d’éditer une série de publications sur la présence chinoise en Afrique, et de donner de nombreuses conférences sur le sujet.

En 2010, elle commençait ses recherches doctorales en tant que doctorant en études du développement international à l’Université de Roskilde au Danemark et sa thèse cherchait à savoir si et comment l’accord Sicomines, une offre chinoise de financement du développement commercial, avait des répercussions sur le pouvoir du FMI pour définir les normes en matière de gestion de la dette publique en République démocratique du Congo. « J’ai effectué un total de cinq mois de recherches sur le terrain pour le mémoire de la République démocratique du Congo (Kinshasa et Lubumbashi), la conduite autour de 150 entretiens avec des Chinois, Congolais et intervenants de l’Ouest », a-telle témoigné.

En guise de conclusion, elle a fait noter que les « contrats chinois», valant 6 milliards $US, entre la République Démocratique du Congo (RDC) et un consortium de compagnies chinoises, se sont révélés plus coûteux pour cette nation africaine que l’on ne pensait. Le rapport fait valoir que le Fonds Monétaire International (FMI) a atténué un défi relevé par le prêt chinois contre son cadre de viabilité de la dette, afin de conserver son pouvoir et sa pertinence.

Par Tshieke Bukasa

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