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RDC : des réformes fiscales efficaces sont nécessaires pour soutenir le développement et l’inclusion numériques (Etude)

Dans le récent rapport publié par la Banque mondiale sur la République Démocratique du Congo (RDC) et intitulé « Inclusion numérique pour une croissance équitable. Nouvelle Loi sur les télécommunications : un catalyseur essentiel », les experts jugent nécessaires les réformes fiscales pour soutenir le développement et l’inclusion numériques.
Les experts de la Banque mondiale s’appuient sur les conclusions de certaines études qui « démontrent que les Gouvernements doivent concevoir une architecture fiscale capable de soutenir une utilisation croissante des services numériques et de viser les consommateurs exclus ». Ces études ont identifié la conception d’une structure efficace dans l’espace numérique, basée sur une fiscalité sectorielle non discriminatoire et non distorsionnaire.
Pour la Banque mondiale, la politique fiscale peut jouer un rôle intégrateur important dans la lutte contre la fracture entre les zones rurales et urbaines. L’adoption d’une approche collaborative pour subventionner la pénétration du haut débit dans les zones rurales est essentielle pour choisir et mettre en œuvre une voie numérique qui ne laisse personne à l’écart.
A en croire le rapport, la pandémie de Covid-19 a servi de catalyseur à la transformation numérique, mais elle a également mis en évidence une fracture numérique frappante.
Pour les experts, le pays doit profiter de cette dynamique et de la forte initiative de réforme du Gouvernement pour combler le fossé numérique.
« Si la pandémie a accru le besoin de technologie numérique, la question est de savoir si la RDC saura saisir cette opportunité pour accélérer sa transformation numérique et soutenir son développement dans un monde post Covid-19 ? Avec l’abolition de la taxe RAM, des décisions ont déjà été prises pour réduire les coûts des propriétaires de mobiles et la fracture numérique », indique le rapport.
Et d’ajouter : « De plus, malgré l’incongruité de l’infrastructure dorsale et le coût élevé de la connectivité, quelques entrepreneurs du numérique ont sauté le pas et proposé des services adaptés à la crise. Les habitudes de consommation commencent aussi à changer, par exemple dans le commerce électronique et les services de livraison tels que Tinda/eMart, dont la demande a augmenté ».
Avec la publication de la Loi sur les télécommunications intervenue récemment, la Banque mondiale estime qu’en RDC, le Gouvernement doit instaurer la confiance, fournir les biens publics et l’environnement nécessaires pour attirer et accompagner les investissements du secteur privé dans l’économie numérique.
« Même si la levée des barrières réglementaires dans les télécommunications est susceptible de renforcer la participation du secteur privé dans le numérique et, par conséquent, de contribuer à l’essor de l’économie numérique, le Gouvernement a encore beaucoup à faire pour offrir des services publics numériques dans la santé publique, l’éducation, la sécurité et la protection sociale », note le rapport. D’après celui-ci, de nombreuses possibilités de fournir certains catalyseurs transversaux de l’économie numérique font encore défaut dans le pays, notamment en ce qui concerne les capacités de l’administration en ligne, l’amélioration de l’efficacité et de l’interopérabilité des services publics ou la numérisation de l’Etat civil.
Olivier KAFORO