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RDC : projet Inga 3, l’intérêt de l’Afrique du Sud s’est-il émoussé?

L’Afrique du Sud semble développer une alternative au projet Inga 3 pour lequel elle a signé avec la RDC, en 2013, un traité pour acheter 2 300 de 4 800 mégawatts de l’électricité qui serait produite. Cinq ans plus tard, le projet patine dans sa mise en œuvre. Le silence de Pretoria qui assurait la viabilité économique à ce projet devient inquiétant.
D’après un ancien diplomate sud-africain cité par afrique.lalibre.be l’intérêt pour Inga manifesté par l’ancien président, Jacob Zuma, s’est beaucoup émoussé. La Development Bank of Southern Africa (DBSA) demeure sans doute intéressée. Mais Inga ne compte plus parmi ses priorités.
Deux raisons fondamentales
La première. Les atermoiements dans l’avancement du projet ont contraint la société sud-africaine Eskom – qui devait acquérir, selon le Traité, plus de la moitié de la puissance générée par Inga 3, première phase de Grand Inga – à prévoir d’autres alternatives pour combler le déficit énergétique de l’Afrique du Sud.
La deuxième. Au sein d’Eskom comme de l’appareil du pouvoir sud-africain, Inga a des ennemis. À commencer par le lobby nucléaire, qui souhaite accorder la priorité au programme de centrales agréé en 2014 entre Pretoria et Rosatom, qui est en train de démarcher toute une série de pays dont l’Algérie, l’Ethiopie et l’Ouganda, avec le concours très actif du ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, qui s’est déplacé plusieurs fois à cet effet sur le continent africain.
Cette position reste officieuse tant que le gouvernement sud-africain n’a encore rien dit à son homologue congolais.
A RE(LIRE) : Tête-à-tête Zuma – Kabila, rien à propos du projet Inga 3 ?
L’Assemblée nationale de la RDC a rejeté, le 6 avril 2018, le projet de Loi sur le grand Inga. A l’initiative du député Henri-Thomas Lokondo, les élus du peuple ont estimé qu’il s’agit d’une question spécifique relevant du cadre réglementaire plutôt que législatif puisque la Loi sur l’électricité votée en 2014 régi déjà ce secteur.
Du côté de l’Agence pour le développement et la promotion du projet grand Inga (ADPI), Bruno Kapanji semble rassurant quant au déroulement du processus. Au vu des résultats des analyses des offres et des dispositions prévues
dans le dossier d’appels d’offres, il affirme avoir demandé, en juin 2017, aux deux candidats
concessionnaires de fusionner en un seul Consortium.
Et de préciser lors de la troisième conférence sur l’électricité organisée récemment à Kinshasa par la Fédération des entreprises du Congo (FEC) : « les prochaines étapes vont consister en la signature du Contrat de Collaboration Exclusive ; la création de la Société de Projet ; le bouclage financier ; la signature du Contrat de Concession ; et, le début des travaux dont la durée de construction est prévue de 5 à 6 ans ».
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