Economie
Afrique : les prix de diamants ont baissé de plus de 25 % depuis 2022

Plusieurs économies africaines sont affectées par la chute de prix de diamant dans le monde.
D’après plusieurs sources concordantes, les prix enregistrent une chute de plus de 25 % depuis 2022. Une situation qui impacte les économies des principaux producteurs africains, dont le Botswana, la Namibie ou encore l’Angola.
A la base de cette baisse prolongée de la demande et des prix, la montée en puissance des diamants synthétiques.
La RDC est parmi les pays les moins touchés car l’exploitation des diamants joue un rôle marginal dans un secteur minier dominé par le cuivre et le cobalt. Mais depuis 2017, la production nationale a été divisée par 2 et est tombée à 8 millions de carats en 2023.
Notons néanmoins que l’essentiel de la production du pays est destiné à un usage industriel, et reste donc partiellement affecté par la baisse des prix, surtout liée aux diamants destinés à un usage en joaillerie.
Les premières économies africaines impactées par cette chute de prix. En premier lieu, le Botswana, le plus producteur africain de diamants.
Le secteur diamantifère représente environ un tiers des recettes fiscales et 80 % des exportations.
De ce fait il constitue un pilier de l’économie locale.
D’après le Fonds monétaire international (FMI), le pays a enregistré un ralentissement de la croissance économique à 1 % en 2024, contre 2,7 % en 2023, principalement en raison de la baisse de la production de diamants.
De Beers, qui produit la quasi-totalité des diamants du pays, a d’ailleurs vu ses revenus passer de 6 milliards de dollars en 2022 à 2,7 milliards de dollars en 2024.
En deuxième lieu, la Namibie. Ici, le diamant est le principal produit minier exploité.
En 2024, les revenus tirés des exportations de diamants bruts ont baissé de 33 % pour atteindre 11,9 milliards de dollars namibiens (630 millions USD au taux actuel).
Alors qu’en 2023, les diamants ont représenté 6,3 % du PIB en 2023.
Selon la Banque centrale de la Namibie, cette contre-performance a été l’une des principales causes du ralentissement de l’économie à 3,7 % en 2024, contre 4,4 % en 2023.
En troisième lieu, l’Angola. Il a subi une baisse de 3 % des revenus en 2024.
Alors que l’Angola cherche à s’affirmer comme un hub régional de l’industrie du diamant, elle a également subi les effets de la faiblesse du marché, malgré une production en hausse.
A en croire les données de la Société nationale angolaise de commerce de diamants (SODIAM), le pays a produit 14 millions de carats en 2024, en hausse par rapport aux 9,7 millions de carats rapportés par le processus de Kimberley en 2023. Pourtant, la baisse du prix moyen des diamants a entraîné une réduction du chiffre d’affaires brut en valeur absolue de 45,2 millions de dollars par rapport à l’année précédente.
En quatrième lieu la Sierra Léone.
Les diamants jouent un rôle clé dans la contribution de minerais.
D’après, les récents chiffres de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) de 2023, les diamants ont représenté 23,2 % des contributions fiscales du secteur minier, derrière le minerai de fer.
Cependant, la part des diamants dans les exportations minières est passée de 11 % en 2022 à 5,5 % en 2023.
Dans le lot de pays les moins affectés, il y a la République centrafricaine et la RDC.
Nadine FULA