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RDC : Moody’s dégrade la note du pays à cause de la volatilité macroéconomique !

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Moodys @Zoom eco

Moody’s Investors Service a dégradé la perspective de notation à négative par rapport à stable. Raison : l’augmentation significative de la « volatilité macroéconomique » et des pressions externes dans un contexte politique national de plus en plus polarisé, avec des risques à la baisse pour l’économie, la position extérieure du pays et le soutien financier international. Cette volatilité devrait rester élevée jusqu’à l’élection présidentielle prévue pour la fin de 2018.

Crise politique nocive

En effet, la polarisation accrue de la scène politique congolaise se révèle préjudiciable à l’économie, au soutien international et au profil de crédit du pays. Le climat entre la coalition au pouvoir et l’opposition reste de plus en plus tendu, suite au report de la présidentielle depuis 2016, à la mort de l’Opposant historique Etienne Tshisekedi, en février 2017, puis à la violation de l’Accord de la Saint Sylvestre pour la tenue d’élections. Le fait pour le Président Kabila de garder encore son fauteuil alimente la discorde politique et sociale.

Sous la forte pression de la communauté internationale, la RDC a prévu des élections pour le 23 Décembre 2018, offrant ainsi une voie ténue pour mettre fin à la crise politique. Cependant, l’opposition rejette ce nouveau calendrier électoral et continue d’appeler à une Transition Sans Kabila. Ce qui alimente l’instabilité.

Alors que Moody’s ne s’attend pas à une nouvelle escalade dans un scénario plus conflictuel maintenant qu’une date électorale a été annoncée et que l’opposition reste fragmentée, « le degré actuel d’incertitude politique menace de nuire davantage à l’économie. Car, les investissements étrangers importants sont susceptibles d’être retardés jusqu’aux élections. Le taux de change reste vulnérable à la poursuite de la détérioration de la situation politique ».

Economie, grande victime

Depuis juin 2016, constate Moody’s, les autorités n’ont pas réussi à obtenir le soutien financier de la communauté internationale dans un contexte d’incertitude politique accrue, d’instabilité macroéconomique et de pressions extérieures croissantes après deux années de baisse des prix des produits de base. Les prix du cuivre ont diminué de 12% en 2014 et de 20% en 2015. Les réserves officielles de change ont atteint 660 millions de dollars (2,6 semaines d’importations) en juillet 2017 contre 1,4 milliard en 2015.

« Le Les perspectives négatives reflètent le risque de renversement de la stabilisation naissante du taux de change et de rebond modeste du taux de croissance, si une instabilité politique accrue ou une visibilité réduite concernant les élections entraînaient de nouveaux retards dans le soutien de la communauté internationale », prévient Moody’s.

En l’absence de soutien financier, le Gouvernement s’est appuyé sur les avances de la Banque centrale (0,1% du PIB) pour financer une partie du déficit après avoir épuisé la plupart de ses réserves financières, y compris les dépôts dans le système bancaire, alimentant l’inflation 54% en 2017 et sapant le taux de change qui s’est encore déprécié. Le franc congolais s’est déprécié de 70%, passant de 925 CDF pour un dollar en juin 2016 à 1575 CDF pour un dollar à la fin d’octobre 2017.

Grâce à des restrictions de dépenses supplémentaires, le Gouvernement a réussi à maintenir le taux de change au cours des quatre derniers mois et l’inflation s’est stabilisée légèrement au-dessus de 40%. Moody’s qui ne s’attend pas à ce que l’inflation diminue rapidement estime que l’inflation restera élevée au cours des deux prochaines années à 38% et 25% en 2018 et 2019, respectivement.

Et de prévenir : « Un paysage politique plus conflictuel risque de renaître et d’accentuer la polarisation, ce qui découragerait davantage le soutien international et l’investissement direct étranger, le taux de change et l’économie étant encore affectés négativement ».

Par ailleurs, il y a lieu d’indiquer que Moody’s a confirmé la note d’émetteur à long terme B3 de la RDC. Cette note reste soutenue par la dette extérieure faible et abordable du pays, ainsi que par le rebond des prix des matières premières et des activités minières dans le pays qui devrait soutenir l’économie en général, les revenus budgétaires et le niveau des réserves de change dans le pays dans les prochains 12 à 18 mois. Toutefois, la notation reste limitée par de faibles niveaux de richesse et des faiblesses institutionnelles chroniques.

Zoom Eco

A RE(LIRE) :

AL Kitenge : « La note souveraine B-/B signifie que la RDC régresse mais ce n’est pas la catastrophe » [Audio]

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