Finance
Conférence Import-export : la SNCC a besoin d’un investissement plus de 3 milliards USD

Selon les statistiques de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo, environ 233.000 tonnes de marchandises évacuées par voie ferroviaire en 2024 (dont 76% via Dilolo et 22% vers Sakania) contre 2.900.000 par voie routière. Un écart très significatif entre les deux voies prioritaires en RDC.
Comment alors le transport par chemin de fer peut devenir une alternative pour contourner les défis que présente la route?
Cette question était au centre du débat le vendredi 9 mai 2025 à la deuxième journée de la conférence import-export organisée par la Fédération des Entreprises du Congo du Haut Katanga. Un panel animé par le Directeur des opérations de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC SA) et le représentant de Impala Logistique, un partenaire qui appuie la SNCC dans sa relance.
Leurs interventions ont mis en avant le potentiel du rail pour désengorger les routes et optimiser la logistique des marchandises à travers le pays mais également la relance véritable de la SNCC.
En effet, malgré cet écart significatif entre les deux voies de transport, la SNCC poursuit sa relance portée notamment vers le développement du corridor de Lobito qui ouvre la voie à une évacuation plus rapide et plus facile.
Cette dynamique en quête des possibilités pourrait bien faciliter la logistique et devenir un concurrent de taille pour le transport routier.
D’après Romain Naezi, la SNCC a été créée à l’origine pour servir à l’évacuation des minerais dans le Grand Katanga.
« Mais hélas depuis plusieurs décennies, plus de 90% de marchandises passent par la route. Le Grand Katanga étant enclavé, la SNCC offre la connectivité avec l’intérieur et l’extérieur du pays. A l’intérieur, elle offre une nouvelle voie ferroviaire de 3640 Km2 desservant 12 des 26 provinces du pays. Au niveau de la sous-région et de la SADC, à travers de corridor de transit opérationnel. Le corridor Nord Sud long de 3.639 Km relie la RDC au port sud-africain de Durban en passant par la Zambie et la Tanzanie.
Des avantages du chemin de fer par rapport à la voie routière
Le chemin de fer présente certains avantages que la voie routière n’offre pas.
Parmi les inconvénients de la voie routière, il y a la multiplicité des acteurs et de contrôle ; les infrastructures inadéquates, la connexion Internet défaillant, l’émission de gaz à effet de serre, la complexité administrative et l’insécurité.
Ainsi, le rail a pour avantage de présenter une certaine complexité et optimise le volume de marchandise (600 à 800 tonnes par train).
Le rail permet de réduire le coût logistique et la congestion sur les routes, l’émission de gaz à effet de serre. Il permet de désenclaver les pays de la sous-région, de réduire le coût de transit et de stimuler le commerce. C’est aussi un levier pour relier le port aux sites miniers et soutenir ainsi le transport régional.
Au-delà de ces avantages, le rail a des défis à relever notamment concernant les infrastructures ferroviaires et matériels roulants qui ne bénéficient pas souvent d’investissement suffisant. Ce qui entraîne une dégradation des infrastructures et de matériels rendant la production faible. Il y a aussi l’insuffisance de locomotives et wagons ainsi que le déficit élevé d’un personnel.
Il sera également question de oderniser les garages et matériels Vitalisation de moyens de communication et lutter contre la vendalisation des câbles, la dégradation des réseaux à certains endroits et des érosions.
Plus de 50% d’infrastructures ferroviaires sont en mauvais état et nécessitent un renouvellement.
A ce jour, la SNCC a besoin d’un investissement de plus de 3 milliards de dollars.
La réhabilitation est de toute urgence pour renflouer les caisses de la SNCC et rassurer les investisseurs.
Opportunités et solutions :
– La réhabilitation et modernisation des infrastructures existantes pour faciliter la circulation transfrontalière en attendant de gros investissements.
– Adapter l’exploitation aux normes internationales de sécurité.
– Élaborer d’un plan d’investissement et de modernisation.
– Mettre en place un cadre institutionnel et améliorer la gouvernance du secteur.
– Développer le secteur en tenant compte l’aspect multimodal route-rail.
En remplissant les conditions citées ci-haut, le rail pourra enfin devenir une alternative pour contourner les défis de la voie routière.
Nadine FULA






















