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RDC : Kinshasa affamée de dollars américains !

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RDC : Kinshasa affamée de dollars américains !

La faim tend à devenir cannibale. Les dollars américains sont de plus en plus rares. Les banques commerciales ne s’hasardent plus à vendre le peu de devises qu’elles gardent par de vers elles. Les opérateurs économiques qui font le gros de leurs chiffres d’affaires en francs congolais sont butés à cette rareté de devises sur le marché de change. De cette panne sèche de dollars, naît alimente une sorte d’incertitude !

La loi de l’offre et de la demande s’applique sur le marché de change à Kinshasa. C’est elle qui dicte en réalité le taux de parité Franc Congolais – Dollar Américain. Plus cette devise se fait rare, plus la monnaie nationale se déprécie.

Selon l’économiste Albert Tcheta-Bampa, « la RDC est structurellement en crise de balance des paiements parce que la propension à importer est plus forte que le taux de croissance des exportations et des réserves en devise. Autrement dit, la raison pour laquelle la valeur de la monnaie nationale devrait baisser c’est que s’il y a un déficit, c’est-à-dire que les exportations de biens et services sont inférieures aux importations. Or, les exportations rapportent des dollars qui sont nécessaires pour acheter les produits importés. Du fait que les exportations sont structurellement faibles, il n’y a pas assez de dollars et donc les entreprises de la RDC qui importent sont obligées de demander des dollars ».

Le résultat est qu’il y a une offre importante de Francs Congolais (parce que les entreprises congolaises ont besoin de beaucoup de dollars), et par contre, la demande de Francs Congolais n’a pas tellement de raison d’être importante, parce que la RDC exporte peu, ce qui engendre une baisse de la valeur du Franc Congolais parce que l’offre de Francs Congolais est supérieure à leur demande sur le marché.

« Globalement, un déficit structurel des transactions courantes en RDC, signifie une baisse de la valeur de la monnaie nationale et accentuerait les anticipations inflationnistes en permanence, et ce en raison du passé inflationniste instable du pays. La dépréciation du taux de change pourrait donc être déterminée par le déficit de la balance des transactions courantes et l’inflation structurelle », commente Albert Tcheta-Bampa.

Si les bureaux de change ont ouvert avec un taux de 1 570 CDF le Dollar US à l’achat, certaines banques commerciales n’ont pas affiché leur taux de change et d’autres ont carrément plafonné les opérations en dollars.

A RE(LIRE) : Les réserves de change de la BCC équivalent le 1/4 du standard défini par le FMI !

La vérité est que les banques commerciales n’ont pas assez des devises pour faire face aux appétits gloutons des leurs clientèles respectives. Cette situation s’explique par le fait que la majorité de clients étant demandeur de devises, cela déséquilibre leurs trésoreries générales. Car, le circuit de fonctionnement exige un certain équilibre dans les opérations aussi bien en monnaie nationale qu’en devise étrangère. Ce qui n’est pas le cas actuellement !

A cette allure, d’aucuns s’interrogent si les banques tiendront d’ici une ou deux semaines. Contraints de n’avoir que des francs congolais, certains agents économiques seraient tentés de thésauriser le dollar US plutôt que de les garder en banques. La situation devient inquiétante lorsque le congolais sait que les réserves de changes de la RDC sont estimées à 700 millions USD qui représentent 3 semaines d’importations.

Cette étroitesse des réserves internationales limite la marge de manœuvre de la Banque Centrale du Congo à pouvoir intervenir sur le marché de change comme dans un passé récent. Si dans un bref délai, il est question de veiller à ce que les miniers rapatrient 40% de leurs recettes d’exportations en devises au pays, le Gouvernement devrait renforcer la discipline budgétaire et accélérer certaines réformes structurelles.

A RE(LIRE) : Dépréciation du Franc Congolais, la Banque Centrale coincée !

En attendant les fruits de la diversification et de l’industrialisation de l’économie congolaise, Kinshasa a besoin des devises américaines pour soutenir sa balance commerciale avec effets induits sur la monnaie nationale. Si pour les institutions de Bretton Woods l’option semble difficile à se matérialiser, le recours à l’emprunt entre Etats et/ou un emprunt obligataire est nécessaire. En attendant, les banquiers sont en panne sèche de dollars et leurs clients n’ont aucune idée sur le retour à la normale de la situation. Tous baignent dans l’incertitude.

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