Finance
RDC : Le FMI appelle à accélérer la diversification économique pour consolider la croissance

Le Fonds monétaire international (FMI) appelle à la nécessité urgente d’accélérer la diversification de l’économie de la République Démocratiquedu Congo (RDC).
Dans son communiqué à l’issue de la mission conjointe liée aux programmes de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), l’institution de Bretton Woods souligne que la forte dépendance du pays à son secteur minier constitue une vulnérabilité structurelle qui pourrait compromettre la durabilité de la croissance à moyen terme.
La RDC continue de tirer profit du dynamisme de son secteur extractif, notamment grâce à l’augmentation des exportations de cuivre et de cobalt. Ces performances soutiennent les recettes publiques, renforcent la stabilité extérieure et permettent une accumulation progressive des réserves internationales.
Toutefois, le FMI rappelle que cette croissance reste concentrée dans un secteur exposé aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières.
Dans ce contexte, le Fonds encourage les autorités à poursuivre les efforts visant à développer d’autres moteurs de croissance, capables de soutenir l’emploi, d’élargir la base fiscale et de mieux répartir les bénéfices du développement.
Les atouts pour diversifier l’économie congolaise ne manquent pas. Le pays dispose d’un vaste potentiel agricole encore sous-exploité, de ressources hydrauliques abondantes, d’une biodiversité exceptionnelle et d’un marché intérieur en expansion.
Selon plusieurs économistes, ces leviers pourraient, à moyen terme, contribuer à réduire la dépendance minière tout en favorisant une croissance inclusive.
Le FMI salue par ailleurs les progrès réalisés dans la modernisation de la gestion des finances publiques, la mise en place du compte unique du Trésor et la création de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP), des réformes jugées essentielles pour améliorer la gouvernance et soutenir les investissements publics dans des secteurs porteurs.
Pour que la diversification devienne une réalité, la mission du FMI appelle à intensifier les réformes structurelles, notamment dans la mobilisation accrue des recettes intérieures, la gestion efficace des investissements publics, le renforcement de la gouvernance et de la transparence, surtout dans le secteur extractif, et la lutte contre la corruption et les abus sur la paie publique.
Ces efforts sont jugés indispensables pour créer un climat des affaires plus attractif, stimuler l’investissement privé et encourager le développement des secteurs agricole, industriel et des services.
L’enjeu pour la RDC est désormais de transformer la croissance minière en développement économique durable.
Pour cela, le Gouvernement, avec l’appui du FMI et des partenaires au développement, entend maintenir la discipline budgétaire tout en protégeant les dépenses sociales et d’investissement.
À moyen terme, une économie plus diversifiée offrirait au pays une meilleure résilience face aux chocs extérieurs, tout en favorisant une création d’emplois plus large et une répartition plus équitable des fruits de la croissance.
Mitterrand MASAMUNA






















