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RDC : le sous-compte « reliquat paie de salaires» affiche 125 milliards CDF

Le sous-compte du Compte général du Trésor intitulé : « reliquat paie de salaires» des agents et fonctionnaires de l’Etat affiche un solde positif de 125,4 milliards de francs congolais (CDF) au 5 février 2019. Ce chiffre a été avancé il y a quelques heures par le Comité de suivi de la paie (CSP) que préside le directeur général de la Banque centrale du Congo (BCC), Jean Louis Kayembe.
Ce comité a tient son atelier annuel d’évaluation de la mise en oeuvre de la réforme sur la bancarisation dont les travaux ont été ouvert ce mercredi 6 février 2019 à Kinshasa. Il en ressort que le taux de bancarisation des effectifs de l’Etat était à 88,8% à fin décembre 2018.
Comment ce reliquat est-il géré ?
Du point de vue réglementaire, la gestion du reliquat est dictée par l’instruction du ministère des Finances faite à la BCC via la lettre du premier ministre datée du 8 mars 2012 et référencée 7449 CAB/MIN/FINANCES/CTR/KIB/NGA/2012.
Elle exige donc que ce reliquat soit reversé dans le sous-compte « reliquat paie de salaires » logé à la BCC et placé sous la gestion de l’Ordonnateur délégué du gouvernement, à savoir le ministre ayant les Finances dans ses attributions. Dès lors, ce n’est qu’à lui qu’est reconnu la compétence de mouvementer ce compte pour des raisons évidentes.
Bien plus, le Protocole signé avec les banques commerciales spécialement en son article 3, alinéa 6, tiret 4, fixe l’obligation à charge de chaque banque commerciale intervenante de reverser le reliquat enregistré à l’issue de la paie, dans le sous-compte sous-évoqué numéro CC000642 ouvert dans les livres de la BCC.
A quoi sert ce reliquat ?
Il est prévu que les économies tirées de l’assainissement du fichier en amont et en aval soient notamment affectées à la mécanisation des agents réputés non payés durant des années.
Et, par ricochet, le rétablissement des droits dont ils étaient privés à l’époque où des montants plus importants étaient emportés, dans une mafia bien organisée, par ceux qui avaient la charge de la paie par enveloppe sans jamais reverser de reliquat au Trésor.
C’est ainsi qu’à de moments précis, le gouvernement, par le canal du ministre des Finances, s’est exécuté quant à ce. Une opération dont la machine roule de manière efficace, d’après le Comité de suivi de la paie.
Bancarisation, avantages et défis
Plusieurs avantages sont évoqués au niveau du gouvernement. C’est le cas de la cartographie des agents et fonctionnaires de l’Etat, la disponibilité de l’information exacte pour les salariés sur la hauteur de leurs rémunérations respectives, la régularité et l’intégralité de leurs dus.
« La bancarisation a également le mérite d’avoir permis aux bénéficiaires d’accéder aux crédits et autres services bancaires. En somme, elle a participé à l’accroissement de l’inclusion financière en RDC», a indiqué le président du Comité, Jean-Louis Kayembe.
Autant la bancarisation, lancée depuis 2011, a porté ses fruits, autant elle fait face à plusieurs défis notamment le nettoyage du fichier grâce à l’élimination des fictifs qui sont à la base du reversement de reliquats.
Autre défi, c’est la migration complète de Caritas vers IFOD ; le renforcement de la gestion des extournes qui nécessitent une promptitude dans leur prise en charge.
Emilie MBOYO | Zoom Eco