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Al Kitenge sur la grève des conducteurs de taxis à Kinshasa : « la ville devrait perdre entre 30 et 50 millions USD de revenus de transport »

Les conducteurs de bus et taxis opérant dans la ville de Kinshasa ont déclenché une grève ce lundi 29 juillet 2024. Ils entendent protester des « tracasseries routières » orchestrées par des agents de l’ordre.
D’après Al Kitenge, analyste économique au sein du Think tank « Al and Legacy », la grève des chauffeurs de la ville de Kinshasa a toujours entrainé des répercussions économiques de taille.
Se fondant sur les données et analyses calquées sur les enjeux économiques, Al Kitenge estime que la ville de Kinshasa pourrait essuyer une perte d’environ 50 millions USD pour les revenus de transport en cause de la dite grève.
« Il faut un algorithme spécifique et des variables divers pour y arriver. On est entre 30 et 50 millions USD pour revenus de transport et opportunités manquées au plus bas. », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, le financier Jules Kimpama Welesi, issu de l’Université de Liège, préconise une solution centrée sur la politique tarifaire aux allures d’une bouée de sauvetage, au regard de la situation.
« Il convient de souligner la nécessité d’élaborer une politique tarifaire du transport urbain, assortie d’un dispositif de suivi rigoureux, afin de garantir la pérennité du système. La création d’une commission tripartite, appelée à se réunir régulièrement, permettra de faire face aux fluctuations économiques et d’adapter les mesures en conséquence. », a fait savoir cet expert.
Une étude axée sur les conséquences de grève des chauffeurs de bus et taxis dans de grandes mégapoles indique notamment les conséquences économiques ci-après :
• Primo, perte de productivité :
Les grèves peuvent entraîner une réduction de la productivité due aux retards de transport et à l’augmentation du temps de trajet. Ladite étude montre que les embouteillages coûtent en moyenne 1-3% du PIB annuel ;
• Secundo, impact sur les revenus des entreprises :
Les entreprises locales subissent souvent une baisse de revenus en raison de la diminution du nombre de clients et de livraisons retardées.
Par exemple, lors d’une grève de taxis à New York, les entreprises locales ont signalé une baisse de 10 à 20% de leurs ventes quotidiennes ;
• Tertio, coûts supplémentaires pour les usagers :
Les grèves forcent souvent les usagers à utiliser des alternatives plus coûteuses, comme les taxis ou les services de covoiturage.
Selon une analyse dans ce sens, les dépenses supplémentaires peuvent représenter jusqu’à 20% des coûts de transport habituels des usagers.
Flory Musiswa