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RDC : le Gouvernement en quête de 10 milliards USD pour financer le projet Inga 3

La République Démocratique du Congo, grâce à son potentiel hydroélectrique dépassant les réserves pétrolières du Nigéria dans son ensemble, se positionne comme un acteur clé dans la lutte pour un avenir énergétique durable, tant pour elle-même que pour la région.
Ce décryptage du pays en matière énergétique a été en filigrane, le vendredi 25 octobre 2024, lors d’un entretien entre le Ministre Teddy Lwamba et les experts du groupe de la Banque mondiale ainsi que de la Société financière internationale ( SFI) au sujet de la Mission 300.
Les échanges ont gravité autour des initiatives de l’institution dont le programme Compact énergétique visant à transformer le paysage énergétique du continent, notamment de la République Démocratique du Congo.
Le Ministre congolais des Ressources hydrauliques et Electricité, Teddy Lwamba, a précisé que la République Démocratique du Congo dispose d’un potentiel significatif grâce au projet du barrage d’Inga.
D’après lui, la RDC possède un potentiel hydroélectrique de 100.000 mégawatts dont 44.000 mégawatts disponibles sur le site d’Inga.
« La construction de ce barrage permettra de générer une énergie décarbonisée capable d’alimenter plus de 80 millions de citoyens », a-t-il affirmé.
Ainsi, le Ministre des Ressources hydrauliques a souligné l’importance de lever des fonds à hauteur de 10 milliards de dollars pour le développement de ce projet ambitieux.
Durant son intervention, Teddy Lwamba a également abordé les conséquences néfastes du changement climatique, indiquant que 94 % des congolais se rabattent à l’usage du charbon de bois faute d’électricité. Une situation qui entraîne une déforestation alarmante, allant jusqu’à à accentuer la crise climatique.
S’agissant de la Mission 300 de la Banque mondiale qui vise à fournir de l’énergie à 300 millions de personnes en Afrique d’ici 2030, Teddy Lwamba a évalué l’impact dudit projet en ces termes : « L’impact est tellement positif parce qu’aujourd’hui nous allons multiplier par trois la capacité de desserte en électricité. Nous allons passer de 20% à 60%, et aussi nous allons impacter 80 millions de la population, mais aussi après cet objectif, nous allons atteindre pratiquement le triple de notre pays. C’est un objectif qui nous apporte de la joie parce que ce sera effectivement le développement de notre pays qui est en jeu. »
À ce jour, près de 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité, ce qui représente près de 83% de la population mondiale privée de l’électricité.
Cependant, la Banque mondiale, à travers Mission 300, aspire à connecter les populations, les entreprises et les économies à l’électricité afin non seulement de transformer le quotidien, d’alimenter en électricité les hôpitaux et les écoles, mais aussi de créer des opportunités d’emploi et de favoriser les investissements et le commerce.
Au cours de l’année 2024, deux projets d’une valeur totale de 745 millions de dollars sont en cours d’exécution. Le premier, chiffré à 145 millions de dollars, s’est clôturé le 30 juin 2024.
Selon la Banque mondiale, ce projet a permis d’étendre l’accès à l’électricité à 2,2 millions de personnes, principalement dans la ville de Kinshasa.
Le deuxième projet, actuellement en cours, concerne une contribution de 600 millions de dollars à un projet intégré d’accès à l’eau et à l’électricité, pour un coût total de 900 millions de dollars. Ce projet, complexe par nature, pourrait également servir de préparation pour le soutien nécessaire à la relance du projet Inga 3.
Flory Musiswa