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RDC : le prix du cobalt atteint son plus bas niveau depuis huit ans

Le prix du cobalt a atteint, la semaine dernière, son plus bas niveau depuis janvier 2016, d’après une évaluation quotidienne de Fastmarkets, une agence britannique spécialisée dans les prix des métaux.
Sur la bourse des métaux de Londres, le prix du cobalt a ainsi baissé de 54 % depuis début septembre 2022 pour s’établir à 22.382 dollars américains la tonne, mardi 24 septembre 2024.
Cette réduction s’explique par une offre excédentaire sur le marché, provenant principalement de la RDC et d’Indonésie, les deux principaux producteurs mondiaux.
Le Cobalt Institute rapporte que « la demande mondiale a atteint 197.000 tonnes en 2023, contre une offre de 210.000 tonnes ».
Cette année (2024), la production mondiale devrait également dépasser les besoins, atteignant 245.000 tonnes de cobalt pour une demande totale estimée à 237.000 tonnes.
Après environ 140.000 tonnes livrées par ses mines en 2023, la RDC devrait produire 110.000 tonnes de cobalt cette année, selon les prévisions de la Banque centrale du Congo.
En tant que premier producteur mondial de cobalt, la RDC contribue donc à l’excédent sur le marché tout en étant l’un des premiers impactés par la baisse des prix.
Selon le FMI, la chute des cours du cobalt « va vraisemblablement peser davantage sur la position extérieure » du pays en 2024. Cela signifie que la baisse des revenus d’exportations de cobalt, induite par la chute des cours, pourrait réduire les réserves de devises étrangères et rendre plus difficile le financement des importations de la RDC.
Des sources indiquent que face à cette situation, la RDC a envisagé plus tôt cette année l’introduction de quotas d’exportations, afin de favoriser une remontée des prix.
Alors que cette option n’a finalement pas été choisie jusqu’ici, les perspectives de hausse des prix dépendront probablement d’une accélération de la demande.
Les spécialistes renseignent que malgré la baisse actuelle des prix, les perspectives à long terme pour le cobalt restent positives, soutenues par la transition énergétique mondiale et l’augmentation prévue de la production de véhicules électriques.
Olivier KAFORO