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RDC : la Fondation Vodacom Congo prend en charge l’opération de 20 femmes atteintes de la fistule obstétricale

Synonyme d’impureté dans certaines sociétés notamment en République Démocratique du Congo (RDC), la fistule obstétricale est à l’origine du décès d’une femme chaque minute dans le monde.
Avec ces statistiques effrayantes, la société Vodacom Congo, à travers sa Fondation, en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), a redonné le sourire à vingt (20) femmes congolaises atteintes de la fistule obstétricale en prenant en charge leurs soins qui passent par la voie d’intervention chirurgicale.
C’est ce qu’a fait savoir la Directrice générale adjointe de cette société des télécommunications établie en RDC, Madame Pamela Ilunga, à l’occasion de la journée internationale d’élimination de la fistule obstétricale célébrée, ce lundi 23 mai 2022, sous le thème : « Éliminer la fistule dès aujourd’hui : investir dans des soins de santé de qualité, autonomiser les communautés. » C’était dans les installations de l’hôpital Saint Joseph de Kinshasa.
A en croire la Directrice générale adjointe de Vodacom Congo, « cette maladie condamne les femmes à la dépression, à l’isolement social et à une pauvreté accrue. »
« Consciente de ce grand défi qui constitue un frein à la participation totale des femmes à la vie économique, politique et sociale ainsi qu’à l’accroissement de leurs capacités, la Fondation Vodacom ne pouvait qu’adhérer et accompagner ce projet combien louable. Car, pour arriver à une autonomisation de la femme, il faut une implication active, qui demanderait la participation de tous, selon les atouts que nous voudrions mettre à la disposition de plus démunis. », a-t-elle fait savoir au cours de cette célébration.
D’après Madame Pamela Ilunga, « cette journée est un cadre propice pour soutenir les femmes qui souffrent de ce mal ».
Elle est persuadée que cet événement prend tout son sens dès lors que tout le monde est conscient des enjeux que cette anomalie peut être fatale pour la santé de la femme.
Citant des statistiques des Nations-Unies en appui à son argumentaire, la Directrice générale adjointe de Vodacom Congo, Madame Pamela Ilunga, a révélé qu’une femme meurt des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, 20 à 30 autres survivent mais avec des complications aiguës ou chroniques. Parmi lesquelles, il y a la fistule obstétricale.
Elle a également souligné que près de deux millions des femmes vivant dans des communautés à faible revenu souffrent des fistules obstétricales et 100 000 autres en développement.
Malgré cette situation tragique, une seule femme sur 50 bénéficie d’une prise en charge médicale, a-t-il regretté.
Dans un monde de plus en plus numérisé où l’on célèbre l’autonomisation de la femme grâce à la technologie, il est inconcevable de voir encore des femmes au rang des complications liées à la grossesse.
« Aussi pour Vodacom, à travers sa Fondation, au-delà des opérations prévues des femmes touchées par cette maladie, il sied de sensibiliser suffisamment les femmes et mettre à leur disposition des outils d’information adéquat qui leur permettraient de se prendre en charge et de contribuer au développement de leurs communautés respectives. », a-t-elle conclu.
Le Directeur général de la clinique Saint Joseph a salué toutes les autorités présentes au cours de cette cérémonie pour avoir choisi cette clinique pour la célébration de cette journée internationale.
Il estime que la présence des autorités et de différents partenaires techniques et financiers témoigne de l’implication à l’amélioration des conditions de vie de toutes ces femmes qui souvent marginalisées, déprimées, ces femmes que la société oublie et abandonne.
Pour sa part, la Vice-Ministre la Santé, Hygiène et Prévention, la fistule obstétricale demeure un problème de santé publique en République Démocratique du Congo.
Malheureusement, note-t-elle, cette maladie est très peu connue par la population alors qu’elle entraîne des conséquences graves sur la patiente et la société.
Cette maladie est vécue comme un drame, poussant la personne qui en souffre de vivre à l’écart de la société.
Elle précise par ailleurs que cette situation est favorisée par la faible couverture en soins obstétrico-néonataux d’urgence d’une part et par une faible utilisation des services pour des raisons sociaux, économiques et culturelles, le mariage précoce d’adolescente, les violences sexuelles, et les pratiques traditionnelles comme les mutilations génitales féminines.
Pour répondre à ce fléau, la Vice-Ministre de la Santé, Hygiène et Prévention a indiqué que son ministère a mis en place la stratégie nationale d’élimination de la fistule obstétricale et un Comité national de pilotage pour l’élimination de la fistule obstétricale a été installé en vue de gérer cette lutte d’une manière efficiente.
À propos de la fistule obstétricale
La fistule obstétricale est une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement.
Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum due à un travail prolongé et qui se produit à l’absence de soins obstétricaux rapides et de qualité. Elle provoque une fuite d’urine ou des matières fécales par le vagin.
Les femmes victimes de cette maladie sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une pauvreté accrue.
Mitterrand MASAMUNA