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Patrick Umba : « Je ne peux brader ni vendre des actifs de l’Etat [Fibre Optique SCPT] »
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Le Directeur Général intérimaire de la Société Congolaise des Postes et Téléphones (SCPT) rejette toute allégation faisant état de la vente et/ou bradage de la Fibre Optique en faveur d’Airtel. « Si j’ai fait quelque chose qui n’est pas correcte, j’aurai subi déjà la sanction. Je ne peux pas brader ou vendre des actifs de l’Etat sans l’autorisation du Ministre du Portefeuille. C’est d’ailleurs impossible », a-t-il rassuré à Zoom Eco, sans peur d’être contredit.
Dans cet entretien à bâton rompu, Patrick Umba a levé un pan de voile sur les contours de ce dossier qui fait couler beaucoup d’encres et de salives.
De la démarche
Il s’est agit de la location de la Fibre Noire et non sa vente, a indiqué Patrick Umba. Le business d’achat de la capacité auprès de la SCPT n’étant plus intéressant pour Airtel qui développe un autre business modèle, cette société a contacté la SNEL qui dispose d’une Fibre Optique prête à être mise à la disposition des opérateurs pour exploitation.
« Nous étions dans une situation qui nous obligeait soit perdre un client qui s’en va, soit nous le gardons en récupérant de la capacité à vendre à d’autres personnes en même temps qu’on lui offre le service autrement. Nous devons nous adapter au besoin du marché. Le risque est de nous retrouver avec des infrastructures non rentabilisées », a – t – il précisé. Toutefois, a – t – il ajouté, le contrat signé a suivi la procédure normale. De la discussion avec le client à l’approbation de la hiérarchie.
Ce n’est pas une première pour la SCPT de signer un Contrat IRU sur la location de la Fibre Optique Noire, révèle Patrick Umba. En 2013, le même type de contrat a lié Vodacom à la SCPT sans que cela ne pose un problème. Pourquoi seulement celui-ci doit faire l’objet de sabotage ? Ce n’est pas constructif, a – t – il lâché.
Du montant
A en croire Patrick Umba, le prix négocié dans ce deal avec Airtel est compétitif par rapport à ce que le concurrent proposait. La location de cette Fibre Optique non allumée a été donc conclu pour 700 Km à 4 millions USD pour une durée de 15 ans conformément aux standards internationaux.
« Demain, si cette phase fonctionne bien, Airtel pourra nous payer peut-être 10 à 12 millions USD pour une autre ligne allant de Kinshasa jusqu’à Sakanya longue de 3 300 Km. C’est de l’argent frais pour la SCPT qui est une société très endettée, qui a du mal à faire des levées dse fonds dans les banques compte tenue de sa gestion passée. Avoir de l’argent frais dans nos caisses, nous permet de nous organiser, nous permet de commencer à bien faire la maintenance, de réinvestir dans le réseau », soutient-il.
Les termes du contrat prévoient le paiement échelonné du montant total. Et ce, au regard de la conjoncture économique où toutes les sociétés de télécommunications connaissent des difficultés financières. Et de rassurer : « nous faisons en sorte que l’intérêt de la SCPT soit préservé ».
Des avantages
La SCPT est à la recherche des moyens pour investir dans l’outil de transport pour augmenter la capacité de la Fibre Optique dont la capacité se trouvant à Moanda est de 10 gigas alors qu’à l’arrivée à Kinshasa est réduite à 10 Gigas. D’où, la nécessité d’accroître la capacité de 10 à 40 Gigas pour parvenir à desservir correctement les clients. Et pour y parvenir, il faut au moins 5 millions USD.
A ce sujet, Patrick Umba garde le cap : « Ce n’est pas pace qu’on a besoin de fonds que nous devons faire n’importe quoi. On ne fait pas n’importe quoi. Tout est bien calculé, bien réfléchi. C’est de nouvelles opportunités. Si une opportunité nous permet d’engranger des fonds, nous sommes preneurs. Nous devons améliorer notre réseau. Tout le monde se plaint de la SCPT, la fibre est mauvaise. Mais pour maintenir cette fibre, il faut de moyens. »
Il reste convaincu que ce n’est pas avec le peu de recettes générées sur l’exploitation de la fibre dans sa phase 1 Kinshasa-Moanda que la SCPT peut régler tous les problèmes d’autant plus que cet argent est orienté prioritairement à la paie de 3 000 personnes à travers la République. Chez-nous, insiste Patrick Umba, il y a plus d’arriérés de salaires.
Par ailleurs, Patrick Umba a dénoncé la série de sabotages de la Fibre Optique dont est victime la SCPT entre Kinshasa et Moanda. « Nous sommes dans une bataille contre des gens qui s’illustrent par le sabotage. Nous avons porté plainte. Une enquête est en cours », a rassuré le DG ai.
Si certains agents sont soupçonnés à l’interne, la majorité des travailleurs s’insurgent contre ces sabotages qui donnent paralysent la fourniture de la fibre optique à des clients de la SCPT.
Zoom Eco