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RDC : les quatre vérités sur la grève à la SCPT !

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[ENQUETE] – L’arrêt de travail a été déclenché en violation de la procédure légale. Des membres de l’intersyndicale en sont les instigateurs. Le rendement financier de la société étant inférieur aux charges du personnel entraîne des arriérés de salaires qui sont bien réels. Et enfin, l’incompréhension manifeste des permanents syndicaux à considérer la réalité de la cette entreprise « canard boiteux ».

Voilà les quatre vérités de la grève actuelle pour laquelle les motivations vont au-delà des revendications professionnelles pour exiger purement le départ du directeur général ai. Patrick Umba. Zoom Eco s’est rendu sur place pour constater les faits et en analyser les causes réelles.

Soupçons de manipulation

« Non, ce n’est pas un problème personnel. Il s’agit ici d’un problème vital. Nous réclamons purement et simplement nos arriérés de salaires de notre employeur », a déclaré un agent manifestant devant la poste.

Un cadre de la direction générale de la SCPT a reconnu cette revendication légitime du personnel. Cependant, il a évoqué l’insuffisance des ressources financières produite par la société pour faire face à l’enveloppe salariale de tous les arriérés dont les trois mois dus au personnel de Kinshasa.

« Nous sommes partis de plus d’une centaines de mois d’arriérés, il y a quelques années, pour arriver à trois mois seulement. En décembre 2018, nous avons payé la gratification. Mais les formalités de changement de banque pour la paie de salaires nous ont fait accumuler un mois de plus qui, par ailleurs vient d’être payé», a commenté Raphael Lukombo, directeur en charge de la Régulation.

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Sur près de 1 000 agents travaillant dans le bâtiment de la Poste, seule une poignée d’environ 30 personnes dont la majorité est composée de retraités-salariés. Car, a-t-on constaté, au sein de deux services Poste et Télécommunication, les agents travaillent normalement.

Ce qui poussent d’aucuns à soupçonner l’intersyndicale de manipuler une bonne partie des agents non actifs pour des fins inavouées. La direction générale penche vers la même thèse tant que le mouvement avait été déclenché sans tenir compte du préavis de 15 jours reconnu par les textes légaux et réglementaires.

Faibles niveau de ressources

D’après une source crédible, les recettes mensuelles de la SCPT sont évaluées à moins de 30 000 USD pour les services de la Poste et d’environ 700 000 USD pour ceux de télécoms (de paiements qui arrivent souvent avec retards). Alors que la masse salariale mensuelle se chiffre à plus de 825 millions USD pour un total d’environ 3 000 employés dont moins de 1 000 actifs (parmi lesquels près de 80% connaissent des problèmes d’âges, de compétences, de mise à niveau, etc.)

Ce déséquilibre financier flagrant se creuse davantage avec des charges de fonctionnement, de maintenance technique, paiement des dettes et de prise en charge de certains prestataires de la société ainsi que des engagements internationaux.

« Dans une société normale, les charges du personnel ne peuvent pas passe dépasser les 30% de ressources découlant de la production. A la SCPT, tout porte à croire que le déséquilibre est structurel. Ce qui pousse visiblement la direction générale à faire des arbitrages pour faire face à toutes les charges de la société », a commenté un agent de la direction financière sous l’anonymat.

Patrick Umba : « je ne peux brader ni vendre des actifs de l’Etat »

Puisque la SCPT ne bénéficie pas de subsides de l’Etat qui, par ailleurs lui doit plus de 10 millions USD de dette certifiée, elle est obligée de se contenter de ses maigres ressources. Son historique ne lui permet pas d’avoir une ligne de crédit bancaire. D’où, la stratégie de la direction générale d’orienter vers la banque par laquelle la majorité des paiements de ses clients se font pour pouvoir bénéficier des avances devant lui permettre de faire face notamment aux besoins de salaires.

Pour des analystes avertis, cette solution demeure temporaire. Il faudra dans un bref avenir investir, rajeunir et retraiter pour éviter que cette société ne disparaisse. Cela passe notamment par la finalisation de la réforme sur la transformation de cette entreprise du portefeuille comme toutes les autres se trouvant dans le même cas. Donc, ce dossier devrait faire l’objet des priorités des nouveaux dirigeants issus des élections.

Emilie MBOYO | Zoom Eco

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