Tribune
Goma et Bukavu : l’AFC-M23 pille les stocks des minerais des entreprises privées sous le silence d’ITSCI

TRIBUNE-Le M23 poursuit son entreprise criminelle à Goma et à Bukavu déjà mises à sac. Il s’y attèle présentement au pillage systématique des entités de traitement dont les entrepôts sont vandalisés. De centaines de tonnes de minerais de coltan et de cassitérite, voire de wolframite, traversent ainsi la frontière et sont captées principalement par des entreprises chinoises non autrement identifiées pour exportation.
Des programmes de traçabilité opérationnels dans la région, dont ITSCI, se veulent aveugles et n’enclenchent aucun mécanisme de due diligence pour empêcher le blanchiment desdits minerais.
Une action du Gouvernement congolais est donc vivement souhaitée pour faire frapper ces cargaisons frauduleuses sur le plan international.
Cependant, pour des raisons non encore connues, la société indienne de droit congolais SOGECOM a échappé à cette rafle.
Les responsables des entités de traitement/sociétés minières basées dans les villes de Goma et de Bukavu ne savent pas à quel saint se vouer. Après avoir pris possession de leurs installations et commis des éléments armés à leur garde, le M23 a vandalisé leurs entrepôts et fait main basse sur tous les stocks des minerais y emmagasinés.
Estimés à de centaines de tonnes de coltan, de cassitérite voire de wolframite, ces minerais prennent la direction du Rwanda où ils sont captés, d’après des informations parvenues aux victimes, par des sociétés chinoises non autrement identifiées pour exportation. Celles-ci se passent simplement de la due diligence, ainsi que de la traçabilité.
Dans l’incapacité de faire entendre leur voix ou d’activer la FEC (Fédération des Entreprises du Congo) à travers ses chambres des mines dans cette partie du pays sous le contrôle des envahisseurs qui y font la loi en vue d’une protestation ou revendication quelconque, ces entités minières en appellent à une action du Gouvernement pour faire frapper à l’international ces cargaisons frauduleuses qui vont bientôt rejoindre le port de Dar es Salam pour exportation à travers le monde. D’autre part, elles dénoncent le silence observé dans le chef des programmes de traçabilité opérationnels dans la région à l’instar de ITSCI, non à même de publier le moindre communiqué pour dénoncer cette situation ou d’actionner des mécanismes connus inhérents au devoir de diligence pour éviter le blanchiment de ces minerais qui étaient déjà étiquetés au Congo et dont la finalité est de générer des ressources au profit de l’AFC-M23, ainsi que du Rwanda, aux fins de continuer sans désemparer leur entreprise criminelle qui ne cesse de semer la désolation en République Démocratique du Congo en dépit de plusieurs condamnations de la communauté internationale.
Pour son aboutissement, cette action nécessite l’appui du Président de la République et Chef de l’Etat et la collaboration efficace entre certains ministères congolais, notamment les ministères de la Justice, du Commerce extérieur et des Affaires étrangères.
Toutefois, les opérateurs miniers de Goma et de Bukavu se disent surpris par la sélection opérée lors cette rafle. Ils ne comprennent pas les raisons qui ont fait échapper à ce pillage la société SOGECOM, une entreprise indienne de droit congolais. Ses entrepôts dans ces deux agglomérations n’ont connu aucune menace.
Paul Paluku Kambale