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RDC : ACAJ se prépare à un forum de vérité sur l’état de droit et la bonne gouvernance

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), a fait le point, ce samedi 8 août, sur les préparatifs du prochain forum sur la performance dans la gouvernance de la nation avec les membres de la société civile, les structures de défense de droit de l’homme et les animateurs des médias spécialisés.
Avec l’appui de ses partenaires, en l’occurrence NDA, ACAJ a développé un programme ambitieux intitulé « État de droit et bonne gouvernance ».
ACAJ note que depuis les élections présidentielles et législatives du 30 décembre 2018, une nouvelle ère a sonné et qu’il faille se mettre en ordre utile pour accorder la priorité à l’état de droit. Ce programme, selon Georges Kapiamba, est axé sur trois piliers.
Au premier chef, le secteur de la justice avec l’objectif de faire jouer la justice sa mission de pouvoir garantir à tout citoyen ses droits et libertés fondamentaux. Sur cette question, ACAJ entend renforcer des dispositions et élaborer des activités qui viendraient donner à la justice son vrai visage.
L’association proposerait ces trois axes de plaidoyer pour faire focus sur les différents aspects importants liés au secteur de la justice qu’il s’agisse de la lutte contre les crimes contre l’humanité ou crimes de génocide, lutte contre la corruption.
Comme deuxième pilier, la lutte contre la corruption sera basée sur le renforcement des capacités et un monitoring tant au niveau des lanceurs d’alerte que des parlementaires.
ACAJ soutiendrait l’idée de rendre imprescriptibles tous les actes de corruption. Les auteurs de corruption finissent par être sanctionnés tôt ou tard.
Le troisième piller se fonde sur la défense des droits de l’homme. L’accès à l’information ou la protection de l’égalité de chance seront des axes stratégiques. Côté gender, ACAJ se félicite du protocole de Maputo et s’en sert comme référence.
Poursuivant son speech, le président de l’ACAJ, Georges Kapiamba, constate avec amertume que le citoyen congolais se met lui-même à l’écart de la gouvernance.
« C’est une forme de démobilisation injustifiée car la gouvernance est notre affaire à nous tous », insiste-t-il.
Il est donc important que les défenseurs de droit de l’homme prennent à bras le corps ce programme sur l’état de droit et la gouvernance.
A en croire Georges Kapiamba, »le forum prévu du 20 au 21 août à Kinshasa devra aboutir à l’élaboration d’un agenda citoyen qui placerait le congolais au centre de toutes les préoccupations de la gouvernance et expliciterait les engagements des uns et des autres, gouvernants et gouvernés, pour la promotion d’un état de droit et de la bonne gouvernance ».
#RDC Journée d’explication du Forum sur la performance dans la gouvernance de la Nation | @acajasbl @alkitenge https://t.co/f5Z9kHbo76
— Zoom Eco (@Zoom_eco) August 8, 2020
De son côté, l’analyste économique et stratège, Al Kitenge, choisi pour être le facilitateur principal du forum, s’est appesanti sur le contexte socio-économique et politique qui justifie ce moment de réflexion sur le pourquoi du statuquo.
Pourquoi la RD Congo doit-il être un pays qui perd depuis son indépendance ? S’interroge Al Kitenge qui estime que le pays est victime de deux choses à savoir la corruption et l’indiscipline. Le citoyen congolais fonctionne avec un logiciel dénommé »mensonge collectif », renchérit-il.
L’orateur pense qu’il faudra »structurer la demande citoyenne car ce sont les citoyens qui doivent animer l’agenda politique et non le contraire ».
L’espoir doit être de mise. On ne peut pas rester dans un pays qui perd. Al Kitenge précise que le forum devra dessiner notre pays pour les prochaines années dans un cadre voulu par les citoyens. Le rendez-vous avec ACAJ sera donc un exercice de bonne foi pour questionner le passé et structurer l’avenir.
A son tour, Me Omer Mbwethsangol, expert au comité d’organisation, a jeté les bases de la méthodologie à suivre lors du forum. Il s’agira »d’exemplifier » ce qu’il qualifie de calamité congolaise.
Les participants ont salué l’initiative de l’ACAJ et souhaiterait que le forum aboutisse sur des résultats qui encouragent une République exemptée de la corruption et moderne.
Patrick BOMBOKA