Funérailles du pape François : le Président Tshisekedi rend hommage à un défenseur de la RDC

Sous un ciel chargé d’émotion, plus de 250.000 fidèles, personnalités et chefs d’État du monde entier se sont réunis, ce samedi 26 avril 2025, à la cité du Vatican pour rendre un dernier hommage au pape François. Parmi eux, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a tenu à être présent pour honorer la mémoire d’un Souverain pontife qui aura marqué l’histoire contemporaine de l’Église et du monde.

Le Chef de l’État congolais a également rencontré les hauts responsables du Saint-Siège, renforçant les liens séculaires qui unissent la RDC au Vatican.

Cette présence souligne l’importance de la relation spéciale qu’entretenait le pape François avec l’Église-Famille de Dieu en RDC, profondément marquée par sa visite historique du 31 janvier au 2 février 2023.

La messe funéraire, empreinte de solennité, a été suivie du transfert du cercueil du Saint-Père à bord d’une papamobile blanche, en direction de la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, où il repose désormais.

Un ardent défenseur de la paix en RDC

Durant son pontificat, le pape François s’est montré un défenseur infatigable de la RDC, dénonçant avec force la guerre à l’Est du pays et appelant la communauté internationale à se mobiliser pour la paix.

À Kinshasa, le 31 janvier 2023, il avait prononcé un discours devenu célèbre : « Retirez vos mains de l’Afrique, retirez vos mains de la RDC », en s’adressant directement aux multinationales prédatrices.

L’engagement du Pape François s’est aussi traduit par une reconnaissance de la richesse culturelle congolaise, notamment par sa promotion du rite zaïrois comme modèle d’inculturation liturgique dans l’Église catholique. Sa vision pour l’Afrique était claire : un continent libre, digne et maître de son destin.

Un parcours exceptionnel au service de l’Église

Né Jorge Mario Bergoglio le 17 décembre 1936 à Buenos Aires en Argentine, d’origine italienne, il entre dans la Compagnie de Jésus en 1958 et est ordonné prêtre en 1969. Brillant théologien, il enseigne avant de devenir recteur du séminaire de San Miguel.

Son ascension ecclésiastique est marquée par des jalons décisifs : nommé Evêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992, il devient archevêque en 1998, puis cardinal en 2001 sous le pontificat de Jean-Paul II.

Le 13 mars 2013, après la démission du pape Benoît XVI, il est élu 266ᵉ pape de l’Église catholique.

François restera dans l’histoire comme le premier Pape jésuite, le premier originaire d’Amérique latine, et celui qui, par son choix du nom, a voulu incarner l’esprit de pauvreté, de paix et d’humilité de saint François d’Assise.

Sous son pontificat, la RDC a connu une attention particulière avec la signature historique en 2016 d’un accord bilatéral entre le Saint-Siège et la RDC, ainsi que la nomination de plusieurs évêques stratégiques pour renforcer l’Église locale, parmi lesquels le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu.

La page se tourne, le regard vers l’avenir

La disparition du Pape François, survenue le 24 avril 2025, ouvre désormais la voie à un nouveau conclave. Les regards se tournent déjà vers l’élection d’un successeur, dans un contexte mondial où les défis de la paix, de la justice et du dialogue interreligieux sont plus que jamais cruciaux.

L’Église, en deuil, s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Et au cœur de cet héritage, la RDC se souviendra longtemps de ce Pape qui aura su, mieux que quiconque, comprendre ses souffrances et soutenir son espérance.

Flory Musiswa